Au Cameroun, l’interminable bras de fer entre la Safacam et les communautés rurales
Depuis des années, les paysans de la région du Littoral se battent pour le respect de leurs droits et de leurs terres, face à la Safacam et ses immenses plantations d’hévéas et de palmiers à huile.
Emmanuel Elong a le visage marqué par les années de lutte pour les droits de sa communauté. Sourire en coin et mains calleuses, le président de la Synergie nationale des paysans et riverains du Cameroun (Synaparcam) salue les journalistes. Ce 1er juillet, il fait partie d’une délégation ayant quitté champs et villages pour venir dénoncer à Yaoundé le processus de certification RSPO accordée le 30 septembre dernier à la Société africaine forestière et agricole du Cameroun (Safacam).
Cette certification est censée attester des bonnes pratiques de l’entreprise en matière de gestion de ses plantations d’hévéas et de palmiers à huile. « Mais le processus n’a pas été inclusif », affirme Emmanuel Elong, critiquant le travail mené par les experts de la SCS, l’organisme chargé de la certification. Il pointe notamment le fait que les communautés locales n’ont, pour la plupart, pas pu participer aux consultations ou n’y ont pas été associées. À l’en croire, plusieurs conflits fonciers n’ont pas non plus été pris en compte, des villageois ont fait l’objet de manœuvres d’intimidation et les experts de la SCS n’ont été déployés que de manière relativement courte sur le terrain.
« Nos droits ne sont pas respectés »
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