Sucre : comment la Côte d’Ivoire veut devenir autosuffisante en cinq ans

Alors que les prix alimentaires, dont celui du sucre, flambent en Afrique de l’Ouest, Souleymane Diarrassouba, le ministre ivoirien du Commerce et de l’Industrie, met en avant les efforts d’Abidjan pour développer la production locale.

Souleymane Diarrassouba, ministre ivoirien du Commerce et de l’Industrie, le 29 juin 2017 à Abidjan. © ISSOUF SANOGO / AFP

Souleymane Diarrassouba, ministre ivoirien du Commerce et de l’Industrie, le 29 juin 2017 à Abidjan. © ISSOUF SANOGO / AFP

Publié le 2 août 2021 Lecture : 2 minutes.

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Agroalimentaire : le défi de la transformation

Alors que les prix des produits agricoles atteignent des niveaux très élevés, le secteur agroalimentaire africain doit améliorer sa compétitivité s’il veut progresser sur le marché des importations de produits transformés.

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Fixation de prix plafonds pour certains produits, dont le riz, l’huile et la farine, création de comités régionaux pour lutter contre la vie chère, multiplication des contrôles des tarifs réglementés : en Côte d’Ivoire, comme dans plusieurs autres pays en Afrique de l’Ouest, les exécutifs sont sur le pont pour contrer la hausse des prix alimentaires et limiter son impact sur le pouvoir d’achat.

Dans le même temps, les États, en partenariat avec le secteur privé, cherchent à accélérer sur le volet de la production locale. C’est le cas dans la filière ivoirienne du sucre, comme l’explique à Jeune Afrique le ministre du Commerce et de l’Industrie, ancien directeur général du groupe Atlantic Business International (ABI), Souleymane Diarrassouba.

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Jeune Afrique : Que faites-vous pour relancer une filière sucrière ivoirienne peu compétitive à l’échelle internationale ?

Souleymane Diarrassouba : Le gouvernement a signé un contrat plan avec les entreprises Sucaf (Somdiaa) et Sucrivoire (Sifca) pour un investissement de 230 millions d’euros, avec pour objectif de faire passer la production de 206 037 tonnes en 2021 à 255 091 tonnes en 2025. Une autorisation spéciale d’importation – mais à marge nulle a été accordée à ces industriels à hauteur de 50 % des besoins des industries agroalimentaires utilisant le sucre comme intrant. Enfin, un programme de recherche a été lancé pour améliorer le rendement de nos plantations de canne à sucre.

 Les importations de sucre en provenance du Brésil et de Thaïlande, qui se font souvent via d’autres pays ouest-africains, fragilisent le secteur. Quelles sont les solutions ?

Nous continuons de renforcer la surveillance du marché et le contrôle aux frontières pour traquer les contrevenants. Il s’agit de s’assurer également que le sucre importé pour des pays de l’hinterland n’est pas revendu chez nous lors du transit. Notre administration, avec la douane et l’Association des industries sucrières de Côte d’Ivoire (AIS), qui travaillent en parfaite intelligence, reste vigilante quant à la protection de la filière.

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Comment parvenir à l’autosuffisance en sucre ?

Le contrat plan signé le 1er mai dernier permet d’entrevoir cet objectif au terme des cinq prochaines années. Les investissements des deux groupes agro-industriels dans leurs usines, les plantations et la R&D vont permettre d’augmenter progressivement et parallèlement les productions de canne brute et de sucre, et d’améliorer la compétitivité de la filière.

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