Africa 2020 : la saison rayonne à Toulouse, Bordeaux, Marseille et Arles

Décalé pour cause de pandémie, l’événement culturel qui met à l’honneur le continent bat désormais son plein en France. « Jeune Afrique » a sélectionné pour vous quatre destinations estivales.

« L’Américain », de Nyaba L. Ouedraogo, né en 1978 au Burkina Faso. © Nyaba Ouedraogo/Galerie Art-Z

« L’Américain », de Nyaba L. Ouedraogo, né en 1978 au Burkina Faso. © Nyaba Ouedraogo/Galerie Art-Z

NICOLAS-MICHEL_2024

Publié le 19 juillet 2021 Lecture : 3 minutes.

Toulouse : Revue noire en majesté

À Toulouse, l’Afrique s’invite au musée des Abattoirs (Frac Occitanie) pour plusieurs expositions rassemblées sous le titre « L’Afrique dans tous ses états d’art ». Un parcours dense, parfois pointu, avec un point d’orgue : Revue noire. Une histoire d’art contemporain africain. Cette partie mérite à elle seule le détour.

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Au-delà de l’aventure de la célèbre revue qui permit de faire connaître en France bon nombre d’artistes africains au début des années 1990, l’exposition présente quelques œuvres de plasticiens – dont la superbe Danse du sculpteur sénégalais Mustapha Dimé – et surtout de nombreux tirages qui retracent l’évolution de la photographie sur le continent depuis l’apparition du médium, notamment à Saint-Louis. Une plongée émouvante dans un passé qui continue de façonner le présent de la création.

Bordeaux : une histoire revue et corrigée

À Bordeaux, les amateurs d’art africain contemporain seront servis. Ils pourront se rendre au Frac Nouvelle-Aquitaine Méca pour l’exposition « Memoria : récits d’une autre Histoire », dans laquelle des œuvres d’artistes femmes proposent de repenser l’histoire d’un point de vue à la fois africain et féminin. Ils pourront aussi découvrir ce lieu extraordinaire, la Base sous-marine de la ville où se déploie l’exposition « Rhizomes », portée par quinze artistes africains qui « interrogent la place et l’influence des nouvelles technologies sur la production artistique et leur utilisation pour ré-imaginer le présent, questionner le futur et (re)contextualiser les récits officiels ».

La ville de Bordeaux, qui s’est enrichie grâce à l’esclavage et à la colonisation, accepte enfin de regarder son passé en face grâce au travail d’artistes comme l’Algérienne Dalila Dalléas Bouzar, la Sénégalaise Selly Raby Kane, les Sud-Africains Mohau Modisakeng et Mary Sibande, le Congolais Baloji, la Malgache Malala Andrialavidrazana et bien d’autres encore.

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Marseille : saveurs africaines

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À Marseille, les ateliers Sahm créés à Brazzaville par la plasticienne Bill Kouelany s’installent jusqu’au 23 juillet à la Cômerie et à Montévidéo, proposant aux visiteurs des œuvres de jeunes artistes d’Afrique centrale. Du côté du Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’Algérienne Katia Kameli est à l’honneur avec une exposition monographique intitulée « Elle a allumé le vif du passé » – qui fait partie du Focus Femmes de la saison Africa 2020. Réalisatrice, elle se consacre à l’écriture de l’histoire visuelle de l’Algérie.

Ensuite, un détour par le Mucem, face à la mer, permettra un vaste voyage culinaire à travers toute la Méditerranée avec Le Grand Mezzé. Il présente une sélection de 550 objets et documents patrimoniaux en provenance de 35 musées d’Europe et de Méditerranée pour découvrir la richesse du patrimoine gastronomique de la région.

Comme il en faut pour toutes les papilles, la Friche la Belle de mai propose avec Stirring The Pot des interventions de l’artiste Nigerian Emeka Ogboh qui « investit les espaces d’exposition du 4e étage, le Panorama et le Toit-terrasse avec des œuvres multi-sensorielles et des événements pluridisciplinaires tout au long de l’été ». À savoir : dîners préparés par des chefs africains, conception de bières, Dj sets et sessions radiophoniques.

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Arles : images du réel

À Arles, comme il se doit, la photographie africaine est à l’honneur. Parmi toutes les expositions visibles en ville, on signalera « Être présent », au Palais de l’archevêché, qui rassemble cent portraits réalisés par le photographe sud-africain Pieter Hugo. Dans l’église des Trinitaires, c’est la révolution soudanaise de 2018-2019 qui sera à l’honneur avec « Thawra ! » qui rassemble les images d’une nouvelle garde de photographes âgés de 19 à 30 ans.

Mais l’Afrique en Arles, c’est aussi la galerie Art-Z, dirigée par Olivier Sultan, qui propose « objectif Afrique » jusqu’à la fin août, une exposition collective réunissant dix photographes, entre anciens incontournables (Oumar Ly, Boubacar Touré Mandémory, Malick Sidibé) et contemporains reconnus (Pierrot Men, Nyaba Léon Ouedraogo, King Massassy…) Qui a dit qu’Arles boudait l’Afrique ?

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