Avis de gros temps

Publié le 10 mars 2008 Lecture : 1 minute.

La Russie sera le seul pays européen autorisé par les autorités à dépêcher au Zimbabwe une équipe d’observateurs pour les élections présidentielle et législatives. Ainsi en a décidé, le 6 mars, Robert Mugabe, qui estime que seuls les pays entretenant des relations « impartiales avec le Zimbabwe » sont à même de juger du bon déroulement du scrutin présidentiel du 29 mars. Une échéance électorale de taille pour le chef de l’État, au pouvoir depuis 1980, alors que la situation économique de son pays est absolument catastrophique.
Simba Makoni, son ancien ministre des Finances et membre du bureau politique de la Zanu-PF, le parti au pouvoir, a fait sécession. En n’hésitant pas à se présenter contre Mugabe, il a entraîné dans son sillage quelques barons du parti, notamment Dumiso Dabengwa, ancien ministre des Affaires intérieures et patron des services secrets pendant la guerre de libération. Mais ce sont peut-être les soutiens implicites de responsables militaires ou des services de renseignements qui lui seront le plus utiles.
Le risque de fraude étant élevé, Makoni peut sans doute espérer, grâce à ses accointances dans les forces de sécurité, sinon empêcher, du moins contrebalancer les pratiques frauduleuses des partisans de Mugabe. Contrôlés par ce dernier, les médias redoublent donc d’efforts pour tenter de le discréditer, en l’accusant par exemple d’être acheté par l’Occident (accusation régulièrement proférée à l’encontre de Morgan Tsvangirai, le principal opposant). Pour la première fois depuis son accession au pouvoir, Mugabe ne paraît donc pas assuré de l’emporter. Engagée par des héritiers las d’attendre indéfiniment leur tour, la bataille pour la succession semble se jouer désormais à l’extérieur du parti.

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