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Publié le 12 mars 2003 Lecture : 6 minutes.

Mugabe n’est pas Saddam
À en croire la majorité des médias et des hommes politiques britanniques, le président Robert Mugabe serait le diable en personne, le frère jumeau de Saddam Hussein. Et ils ont presque fini par me convaincre ! D’autant qu’un de mes collègues de travail, un Zimbabwéen blanc, m’a souvent raconté la violence et l’injustice dont les « siens » sont victimes, lui-même ne pouvant pas rentrer au Zimbabwe pour y passer ses vacances. Cheikh Yérim Seck et Samir Gharbi m’ont permis de voir la situation sous un angle différent. Dans leurs articles respectifs, « L’affaire Mugabe » et « Ce que j’ai vu à Harare » (J.A.I. n° 2195), le Zimbabwe apparaît comme un pays tout à fait normal, confronté aux mêmes problèmes que d’autres nations en développement. En ce qui concerne le problème des fermiers blancs, si la Grande-Bretagne et les États-Unis n’avaient pas trahi leurs engagements, nous n’en serions pas là aujourd’hui. Même si la transparence de la politique de redistribution des terres laisse à désirer. Merci a toute l’équipe de l’intelligent pour le travail accompli.
WILFREDWILLY
Essex, Grande-Bretagne

J.A.I. dans
ma vie…
Je tenais à exprimer mon profond attachement à J.A./l’intelligent et au célèbre « Ce que je crois » par lequel vous évoquez, depuis plus d’une génération, chaque semaine, l’actualité et les enjeux de notre monde. Ma semaine de travail ne démarre effectivement qu’après avoir acheté le numéro de la semaine, lu au mot près les écrits de B.B.Y., et dévoré quelques articles de l’un ou l’autre de vos talentueux collaborateurs. Voici comment, depuis plus de cinq ans, j’ai intégré J.A.I. dans mon univers.
OUSMANE AMADOU SY
Sénégal

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Bush contre les Arabes
George W. Bush considère tous les Arabes comme ses ennemis. Le président américain s’est totalement aligné sur les thèses de Sharon. A-t-il jamais serré la main de Yasser Arafat ? Non ! Il l’a toujours évité. Et ceci avant même les attentats du 11 septembre 2001. Quand on voit sa façon enragée de parler de l’Irak et des autres pays classés dans l’« axe du Mal », on ne peut que penser qu’il va conduire la planète au désastre. La meute dont il s’est entouré pour gouverner témoigne à elle seule de sa haine profonde pour les Arabes.
A.C.
Rambouillet, France

De qui se moque-t-on ?
Il suffit que l’on dénonce les massacres
d’enfants, de femmes et d’ambulanciers
palestiniens pour être tout de suite taxé d’antisémitisme; de s’opposer à la
politique américaine au Proche-Orient et d’être contre la guerre en Irak
pour être catalogué comme un antiaméricain primaire.
Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais, selon moi, Bush et toute sa clique se comportent comme des petits dictateurs. « Soit vous êtes avec nous, soit vous êtes contre nous ! »
Eh bien moi, je choisis la paix, Mister Bush ! Je suis contre vous, comme ces
millions de personnes qui ont manifesté dans le monde, y compris chez
vous… Vive la liberté d’expression !
MOHAMED NAIM
Lyon, France

N’épargnez pas Chirac !
Mesdames et Messieurs les journalistes de J.A.I., il semble que vous manquiez d’esprit critique au sujet de la politique de Chirac et de Villepin en Côte d’Ivoire. La bienveillance accordée aux rebelles par les dirigeants français ne donne-t-elle pas à tous les jeunes Africains un blanc-seing pour résoudre, par la force, leurs difficultés d’insertion dans la société ? Vous le savez aussi bien que moi : aucune rébellion armée contre la République française, d’où qu’elle vienne et quel qu’en soit le motif, n’est acceptable ni tolérable. Alors, pourquoi ce qui n’est pas tolérable dans un pays européen le serait dans un pays africain ? J’estime que votre prestigieux hebdomadaire, qui est censé défendre depuis plus de quarante ans l’Afrique, doit dénoncer la politique africaine de Chirac et de certains de ses amis.
G. DIOULO, France

« L’intelligent », trop grand
Dans le J.A.I. n° 2195, un lecteur regrettait que l’intelligent apparaisse en gros sur la couverture, reléguant Jeune Afrique au second rang. Il est vrai que, de loin, seul l’intelligent apparaît. Et je trouve cela gênant. Je me suis déjà entendu dire : « en général, ceux qui lisent un magazine avec un tel nom sont, au choix, pédants, orgueilleux, prétentieux », et j’en passe. Je suis partisan d’une inversion des titres : Jeune Afrique en gros – car c’est un journal panafricain ! – et l’intelligent en petit. Merci de tenir compte de l’humble avis d’un lecteur.
M. COLLET, France

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Où va le Nepad ?
Le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad) constitue une initiative salutaire. Il s’agit d’un projet fait par et pour les Africains. Ce projet suscite néanmoins beaucoup d’interrogations et d’incertitudes. L’orientation ideologique de cette initiative reste en suspens : se dirige-t-on vers un Nepad libéral et un Nepad social ? L’action envisagée est-elle au diapason de la demande quotidienne des Africains ? Pour que le Nepad soit vraiment un projet porteur d’espérance, il doit prendre en compte les besoins élémentaires et vitaux de tout être humain : l’accès aux soins, l’alimentation, le logement, l’éducation… Dans cette optique, un certain nombre de préalables doivent être établis avant toute mise en place du projet : l’installation de la démocratie, de l’État de droit et le respect des droits de l’homme. À quoi bon injecter des milliards dans un pays si cette manne ne fait qu’enrichir la minorité et appauvrir la majorité, reveiller des convoitises et rallumer des guerres ? Les politiques économiques ne peuvent avoir un effet souhaitable que si le terrain s’y prête : un terrain fait de paix et de justice.
L’éducation doit constituer un secteur prioritaire dans une Afrique constituée à 75 % de jeunes. Il faut donc construire des pôles universitaires dans les plus grandes capitales africaines, favoriser les échanges entre les étudiants. Les Africains se reconnaissent, mais se connaissent peu. Autre secteur prioritaire, la culture africaine doit se développer et diffuser ses valeurs faites de tolérance, de respect des anciens, de solidarité et de fraternité. Quant à la santé, les dirigeants africains doivent favoriser la création de laboratoires de recherche spécialisés sur les maladies qui tuent, chaque année, des
millions d’Africains : le paludisme, le virus Ebola, la méningite et, bien sûr, le sida. L’agriculture doit être modernisée : acquisition de matériels appropriés, expérimentation des pluies artificelles, enrichissement des sols, économie de l’eau, une ressource vitale qui se raréfie de jour en jour.
Dernier secteur prioritaire : le commerce. Les pays africains entretiennent plus de relations commerciales avec les pays étrangers qu’entre eux. Nous devons inverser cette tendance. Sortir l’Afrique de sa dépendance. À cette fin, il faut faciliter la libre circulation des personnes et des biens sur le continent. Toutes ces idées ne sont que des ébauches de solutions pour apporter une pierre à l’édifice du développement paisible et harmonieux de l’Afrique.
OUSMANE DIAGNE, France

Désunion européenne
Que les bellicistes se rassurent : la « Tempête du désert II » est imminente. Et les dommages collatéraux se sont déjà fait sentir. La construction européenne est torpillée. Toute perspective d’unité semble compromise. Depuis sa fondation, l’Union européenne (UE) a pour vocation, entre autres, de « tirer vers le haut » les pays qu’elle intègre. Certains membres actuels (Irlande, Grèce, Portugal) ont particulièrement bénéficié de cette formidable dynamique de développement – spectaculaire et rapide dans le cas de l’Espagne. Que d’autres pays aspirent à cette prospérité en frappant aux portes de l’Europe est naturel et légitime. Mais certains membres semblent voir, dans leur adhésion, uniquement les avantages, et non pas la « communauté de destin politique que cela implique ». La France, pays fondateur, n’a pas manqué l’occasion de le leur rappeler… Mais comment peut-on fustiger l’alignement des candidats à l’UE sur l’administration Bush, quand d’autres États membres lui font allégeance ? Si on considère comme « mal élevée » l’attitude des premiers, que penser dans ce cas de la position de l’Espagne (ingrate ?) qui, sans l’UE, serait encore considérée comme un « pays sous-développé » ? On peut comprendre les motivations « mercantiles » de ces nouveaux prétendants, notamment des pays de l’Est. Mais pas l’attitude « séparatiste » de la Grande-Bretagne, de l’Italie et de l’Espagne.
Ali Darhlal
Talence, France

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La Guinée,
mieux traitée
Je tiens à saluer la qualité de vos dernières publications sur mon pays, la Guinée. Vous avez fait un réel effort de collecte et de traitement des informations. Du coup, votre hebdomadaire est ici très attendu. Cheikh Yérim Seck s’est montré indépendant, uniquement guidé par l’instinct journalistique qui a fait le succès de votre entreprise. Ses articles suscitent toujours l’intérêt dans l’opinion et donnent lieu à d’interminables débats.
Tibou Kamara, Guinée

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