Une commission pour rétablir la vérité

Publié le 12 mars 2003 Lecture : 1 minute.

En décembre 2001, le Parlement ghanéen entérinait la loi 611 instituant la Commission nationale de réconciliation (NRC – National Reconciliation Commission). Destinée à « réconcilier le peuple du Ghana et à déterminer la vérité sur les atteintes aux droits de l’homme perpétrées dans le passé », elle a commencé son travail le 14 janvier dernier. Neuf juges, nommés par le président et le Conseil d’État, doivent ainsi entendre près de trois mille Ghanéens. Dans les anciens locaux du Parlement, les séances se déroulent trois fois par semaine au rythme de quatre ou cinq témoignages par jour. « Un travail épuisant », reconnaît le Pr Florence A. Dophyne, l’un des juges. Même si, au départ, les exactions devaient avoir eu lieu sous des régimes « anticonstitutionnels » pour pouvoir être dénoncées (c’est-à-dire entre le 24 février 1966 et le 21 août 1969 ; entre le 13 janvier 1972 et le 23 septembre 1979 ; entre le 31 décembre 1981 et le 6 janvier 1993), la Commission a accepté d’entendre « certains épisodes pas très clairs s’étant déroulés sous des régimes civils », explique Florence Dophyne.
La NRC, inspirée de la Commission Vérité et Réconciliation sud-africaine, n’est pas une cour de justice et n’a donc pas vocation à punir, mais à enquêter et à rétablir la vérité. Les séances sont parfois très émouvantes, comme quand l’accusé (convoqué systématiquement à l’audience) décide de présenter ses excuses à sa victime pour des actes qui peuvent remonter à plus de trente ans.

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