Retour de Gbagbo en Côte d’Ivoire : on attendait Laurent, on a eu Simone

Tant attendu par ses partisans, et craint par une partie de ses adversaires, le retour de Laurent Gbagbo à Abidjan n’aura finalement pas eu la portée politique annoncée. Dans le théâtre d’ombres qu’est la Côte d’Ivoire aujourd’hui, Simone Gbagbo pourrait en revanche être appelée à jouer un rôle majeur.

Laurent et Simone Gbagbo, à Abidjan, en septembre 2004. © LUTENS/PANAPRESS/MAXPPP

Laurent et Simone Gbagbo, à Abidjan, en septembre 2004. © LUTENS/PANAPRESS/MAXPPP

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Publié le 29 juillet 2021 Lecture : 5 minutes.

Laurent Gbagbo est donc rentré au bercail après dix ans d’exil. Accueil triomphal dès le salon d’honneur de l’aéroport, foule de partisans en liesse sur la route d’Abidjan, quelques mots pour exprimer sa joie de retrouver enfin la terre d’Éburnie, mais pas un seul pour remercier Alassane Ouattara, ni pour appeler à la réconciliation ou expliquer son projet politique. La séquence, hautement symbolique, se prêtait pourtant à un signal fort, un message clair, une ligne directrice, un cap, bref de quoi se projeter sur l’avenir. Mais il n’en a rien été.

Demande de divorce

Premier « acte » posé : une demande de divorce d’avec Simone Ehivet Gbagbo, qui a écrit l’histoire du Front populaire ivoirien (FPI) avec lui. Après avoir loué publiquement les mérites de sa « petite femme », Nady Bamba, à ses côtés en permanence pendant son incarcération. Simone aurait été bien en peine d’en faire autant : elle-même était incarcérée en Côte d’Ivoire.

Ensuite un petit tour dans son village de Mama, puis un crochet par Kinshasa, à l’invitation de son ex-codétenu de Scheveningen Jean-Pierre Bemba, avant de prendre la direction de Daoukro, le 10 juillet, pour sceller son alliance, incongrue sur le fond, avec Henri Konan Bédié. Heureusement, la rencontre avec l’actuel chef de l’État, qui s’est tenue le 27 juillet, est arrivée à point nommé pour donner un peu plus de consistance à ce retour tant attendu et délivrer un message d’apaisement. Pas de quoi se lever la nuit toutefois, ni même regretter l’absence de Gbagbo du débat politique ivoirien depuis une décennie.

Alassane Ouattara et son prédécesseur, Laurent Gbagbo, au palais présidentiel d'Abidjan, le 27 juillet 2021. © ISSOUF SANOGO/AFP

Alassane Ouattara et son prédécesseur, Laurent Gbagbo, au palais présidentiel d'Abidjan, le 27 juillet 2021. © ISSOUF SANOGO/AFP

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