Transports : Ouaga bat le fer tant qu’il est chaud

Outre les travaux routiers en cours, le Burkina Faso engage avec son partenaire ivoirien des chantiers que l’on n’espérait plus. Autoroute, rail, pipeline… Une (r)évolution dans la région !

Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, est dotée de trois échangeurs : est, ouest et, au sud celui de Ouaga 2000. © Sophie Garcia/JA

Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, est dotée de trois échangeurs : est, ouest et, au sud celui de Ouaga 2000. © Sophie Garcia/JA

Publié le 4 mars 2014 Lecture : 3 minutes.

Pour désenclaver le pays, qui n’a aucune ouverture maritime, l’État a adopté un programme d’investissements prioritaires (PIP) du secteur des transports 2011-2015, doté d’un budget de 1 647,79 milliards de F CFA (plus de 2,5 milliards d’euros), qui prévoit notamment d’importants chantiers routiers. Au fil des travaux, la circulation dans la capitale burkinabè s’est déjà améliorée. La ville est désormais dotée de trois échangeurs. Celui de Ouaga 2000, à l’intersection du boulevard Muammar-Kaddafi et du boulevard Circulaire, permet de désengorger le trafic dans le sud. Situé près de l’École nationale des régies financières, dans le quartier de Wayalguin, l’échangeur de l’est a fluidifié la circulation pour les camions en provenance du port de Lomé. Quant à celui de l’ouest, sur la très stratégique route de Bobo-Dioulasso, il a permis d’améliorer le transit des marchandises acheminées depuis les ports ivoiriens d’Abidjan et San Pedro.

La ligne Abidjan-ouaga-Kaya va enfin être mise à niveau. Et prolongée jusqu’à la mine de Tambao.

la suite après cette publicité

Infrastructures

« La construction du nouvel aéroport international de Ouagadougou va impliquer la réalisation d’autres projets, dont ceux de trois nouveaux échangeurs dans la capitale et deux à Bobo », explique un conseiller du ministère des Infrastructures, du Désenclavement et des Transports.

Toutefois, les investissements ne se limitent pas aux seules métropoles de Ouaga et Bobo-Dioulasso : en 2013, l’État a ainsi consacré plusieurs dizaines de milliards de francs CFA à l’entretien et à la réhabilitation des quelque 15 270 km de routes et 3 000 km de pistes rurales.

Intégration régionale

la suite après cette publicité

De grands projets d’intégration régionale progressent également dans le cadre du traité d’amitié et de coopération entre le Burkina et son voisin ivoirien. À commencer par l’autoroute Ouagadougou-Yamoussoukro, un chantier routier de 1 300 km pour un investissement de 2 200 milliards de F CFA, dont les travaux doivent commencer en 2015.

« La commission de l’UEMOA [Union économique et monétaire ouest-africaine] a dégagé une enveloppe de 1,6 milliard de F CFA pour les études techniques et de faisabilité de ce projet intégrateur », explique Augustin Tompieu, le commissaire chargé de l’aménagement du territoire communautaire et des transports de l’UEMOA, basée à Ouagadougou.

la suite après cette publicité

Projet minier

Par ailleurs, avec l’entrée en exploitation, prévue au quatrième trimestre de 2014, de la mine de manganèse de Tambao (dont les réserves sont estimées à 80 millions de tonnes, à 400 km au nord-est de Ouaga) et afin de faciliter le transport des minerais vers le port d’Abidjan, les autorités ivoirienne et burkinabè ont accéléré le dossier de réhabilitation de la ligne de chemin de fer Abidjan-Ouaga-Kaya, intégrant la construction d’un tronçon pour prolonger l’infrastructure jusqu’à Tambao, soit 1 300 km de voies ferrées au total.

Lire aussi : 

Le Burkina Faso lève 185 millions d’euros

Côte d’Ivoire : le Fonds d’entretien routier récolte 130 milliards de F CFA

Burkina Faso : fini les grosses coupures ?

Burkina Faso : l’or n’est pas éternel

C’est l’opérateur minier, l’américain Panafrican Minerals, qui a remporté en août l’appel d’offres – pour lequel il était en compétition avec le groupe Bolloré.

Les travaux devraient commencer dès 2015 et s’achever en 2020, pour un montant de 500 milliards de F CFA incluant l’amélioration de la vitesse de circulation des trains, qui devrait passer de 15 à 90 km/h pour le transport de marchandises, et de 25 à 125 km/h pour celui de passagers. À terme, la ligne devrait relier Niamey (Niger), Lomé (Togo) et Cotonou (Bénin).

Désenclavement

Enfin, autre projet prioritaire pour le désenclavement du Burkina : l’approvisionnement en produits pétroliers via le pipeline Abidjan-Yamoussoukro (inauguré en juillet 2013), avec la réalisation d’un tronçon Bouaké-Ouagadougou.

Le président ivoirien a donné instruction à son ministre du Pétrole et de l’Énergie, Adama Toungara, de faire avancer le projet. Et, lors du Conseil des ministres commun, l’État burkinabè s’est quant à lui engagé à entrer dans le capital de la société chargée de l’infrastructure.

L'éco du jour.

Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.

Image

Contenus partenaires