L’Ouest se « congolise »
Si, comme on l’espère vivement à Paris – et conformément à ce qui a été annoncé à Accra, le 5 mars – le contingent de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) en Côte d’Ivoire passe rapidement de 1 300 à 3 500 hommes, la mission des troupes françaises pourrait rapidement évoluer. Les quelque 3 000 militaires de l’opération Licorne, que commandent désormais les généraux Beth et Dary, devraient se redéployer aux frontières Nord (avec le Burkina) et Ouest. Voisine du Liberia, la région occidentale inquiète particulièrement l’état-major français, car nul ne la contrôle réellement. « Libériens et Ivoiriens des deux camps s’y affrontent en fonction d’une logique purement prédatrice et ne se sentent en rien concernés par les accords de Marcoussis, explique un officier. Contrairement aux recrues du MPCI, dont le gros des troupes n’a pas encore basculé dans la rébellion « professionnelle », ceux-là en ont fait leur métier. Le problème est que le président Charles Taylor trouve un intérêt évident à ce que ces gens se battent hors de chez lui. Nous devrons donc les lui renvoyer.
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