Présidentielle à São Tomé-et-Principe, habitué à l’alternance

São Tomé-et-Principe élit dimanche son nouveau président de la République, dans un pays considéré comme l’un des modèles de démocratie parlementaire en Afrique, habitué aux alternances politiques pacifiques.

Une électrice vote à São Tomé-et-Príncipe, le 17 juillet 2016. Image d’illustration. © AFP

Une électrice vote à São Tomé-et-Príncipe, le 17 juillet 2016. Image d’illustration. © AFP

Publié le 18 juillet 2021 Lecture : 2 minutes.

Ils sont 19 candidats – un record pour l’archipel – à tenter de succéder pour cinq ans à Evaristo Carvalho, élu en 2016 au terme d’un scrutin rocambolesque, qui ne se représentait pas. Les bureaux de vote ont ouvert au petit matin dans la capitale São Tomé, a annoncé Fernando Maquengo, le président de la Commission nationale électorale (CEN), pour ce scrutin au suffrage universel direct à deux tours.

Dans ce pays de quelque 210 000 habitants, colonie portugaise jusqu’en 1975, le président n’a qu’un rôle honorifique, de représentation et de promulgation des textes, l’essentiel du pouvoir exécutif dans ce régime parlementaire revenant au Premier ministre. Ce poste est occupé par le social-démocrate Jorge Lopes Bom Jesus depuis qu’une coalition socialiste a remporté les législatives de 2018 contre le parti de centre-droit alors mené par l’ancien Premier ministre Patrice Emery Trovoada.

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Nombreux candidats indépendants

Après 15 années d’un régime marxiste au parti unique, São Tomé-et-Principe s’est ouvert au multipartisme en 1991. Après plusieurs tentatives de coups d’État, dont les dernières en 2003 et 2009, le régime parlementaire s’y est affirmé et a permis plusieurs alternances au pouvoir entre les deux grandes forces qui animent la vie politique : l’Action indépendante démocratique (ADI, centre-droit) et le Mouvement pour la libération de São Tomé-et-Principe (MLSTP, centre-gauche, ancien parti unique).

Le MLSTP, au pouvoir depuis 2018 grâce au soutien d’autres partis de gauche ou centre-gauche, présente dimanche aux électeurs Guilherme Posser da Costa, 68 ans, ancien chef du gouvernement et trois fois ministres des Affaires étrangères. Mais cinq autres membres de sa formation se présentent contre lui comme candidats indépendants. Parmi eux, Elsa Pinto, ancienne ministre des Affaires étrangères, Jorge Amado, ancien président du parti ou encore Maria das Neves, ancienne Première ministre qui avait porté les couleurs du parti à la présidentielle de 2016.

Le président de l’Assemblée nationale, Delfim das Neves, dont le Parti de la convergence démocratique (PCD) appartient à la coalition gouvernementale, est également candidat. De l’autre côté de l’échiquier, Carlos Vila Nova porte les couleurs de l’ADI,  devenu principal parti de l’opposition en 2018.

Corruption

Certains candidats ont fait campagne en dénonçant la corruption qui afflige selon eux le pays. Dans son rapport 2020 sur l’Indice de perception de la corruption dans le monde, l’ONG Transparency International a classé São Tomé-et-Principe au 66e rang sur 180 pays.

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Le pays dépend à environ 90% de l’aide internationale pour ses investissements d’infrastructures et ses importations de produits finis. Ses principaux revenus propres sont issus des exportations de cacao, de café, ainsi que du tourisme. L’agriculture vivrière sur des terres très fertiles et irriguées par des pluies abondantes, ainsi que la pêche artisanale assurent cependant une grande partie de la nourriture quotidienne.

Avec AFP

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