L’amour sur grand écran

La ville de Mons célèbre le septième art avec coquetterie.

Publié le 12 mars 2003 Lecture : 2 minutes.

Cognac a ses polars, Créteil ses films de femmes et Mons (Belgique) son Festival international du film d’amour (Fifa). Sa XIXe édition, dédiée à la Paix, a poussé la coquetterie jusqu’à s’ouvrir le jour de la Saint-Valentin, pour se clôturer une semaine plus tard. Attention ! coquetterie ne rime pas avec eau de rose.
Si l’amour, propre, paternel, fraternel, contrarié, du prochain, avec un grand A…, était présent en filigrane dans les quatre-vingts films venus des quatre coins de la planète, le cru 2003 était placé sous le signe du voyage initiatique. Avec des personnages en partance pour des cieux qu’ils espèrent plus cléments (Occident, Bab el-Oued City, Et après) et qui ne se révèlent pas toujours si doux (Paris selon Moussa, Oltre il confine). Certains prennent la route pour retrouver leurs racines (Bedwin Hacker, Little Senegal), quand ils ne fuient pas un destin qui fait d’eux des criminels (Le Fleuve, Oltre il confine). Partir, c’est parfois mourir. La mort et le deuil impossible sont très présents dans nombre de films, à commencer par le très beau long-métrage grec Diskolis apocheretismi : o babas mou (« Des adieux difficiles : mon papa ») de Penny Panayotopoulou, dont nous sommes sortis les yeux rougis de larmes.
L’amour, la mort, deux mots contigus au-delà de l’assonance. Les amoureux qui s’isolent dans les cimetières feignent parfois de l’ignorer. Dans Arezouhay-e-Zamien (« Les espérances de la Terre »), Golbanou, une jeune Iranienne, retrouve son soupirant près de la tombe de son père. Les amoureux de Merzak Allouache, dans Bab el-Oued City, se rencontrent dans un cimetière. Et c’est pour se recueillir sur la sépulture de son épouse que Tahar, le héros de Aoud Rih, entreprend son voyage. Enfin, c’est aussi dans un jardin de pierres tombales que se décidera le sort de Luci et de sa fiancée, les héros d’Occident (Grand Prix du jury), de Christian Mungiu. Ce premier film roumain évoque avec drôlerie et intelligence l’attrait qu’exerce l’Occident sur ceux qui n’y vivent pas. À l’exception du Cheval de vent du Marocain Daoud Aoulad Siyad, qui a reçu une mention spéciale, on notera que le jury est resté plutôt indifférent aux charmes des cinémas africains. Aucune récompense pour Bedwin Hacker de Nadia el-Fani (qui remporte néanmoins le Prix TV5 des films maghrébins) ou Le Fleuve de Mama Keita. André Ceuterick, délégué général du Fifa, se dit « interpellé » par le fait que les membres africains du jury « n’aient pas défendu des films qui mériteraient de l’être ».

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