La Côte d’Ivoire de mon enfance

Publié le 12 mars 2003 Lecture : 2 minutes.

Âgé de 46 ans, fonctionnaire en
activité dans mon pays, le Mali,
je demeure fidèle lecteur de J.A.I.
depuis 1967. La situation en Côte
d’Ivoire m’oblige à rompre le silence
et à apporter ma modeste contribution.
Dès l’âge de 5 ans, à la faveur
d’un séjour dans mon village natal,
mon oncle maternel jugea utile de
m’emmener à Abidjan où il était fonctionnaire.
Plus tard, je fus inscrit dans
une école d’Issia, localité proche de
Daloa, puis à Abidjan. Du primaire au
secondaire, l’affection de tous (enseignants, camarades de classe) m’a convaincu que ce pays vivait dans la convivialité. Au collège, j’ai côtoyé
plusieurs enfants de nationalités
diverses, dans une harmonie hors du
commun.
Le pays était devenu une sorte de
paradis en Afrique de l’Ouest, grâce
à la politique de tolérance prônée par
Houphouët.Ville cosmopolite, Abidjan
était le symbole de réussite d’un
pays qui comptait. Elle m’a tellement
envoûté que je ne pouvais plus m’en
séparer. C’est avec regret que je
devais retourner dans mon pays pour
continuer mes études, laissant en Côte
d’Ivoire des amis d’enfance, des
camarades de classe et des compagnons que mon esprit ne peut oublier.
Après le décès d’Houphouët, paix à
son âme, j’étais de ceux qui étaient
inquiets pour l’avenir, car la plupart
des personnalités politiques présentes
n’avaient pas l’envergure, encore
moins l’esprit de tolérance, du président
défunt.
En lieu et place d’un successeur digne
de ce nom, préservant la mémoire de
celui-ci, les principaux leaders politiques
se sont camouflés en réalité derrière
des partis ethniques, mettant en
péril le développement économique et
social de ce havre de paix de la sousrégion.
Cette situation a naturellement
conduit aux douloureux événements
vécus depuis plusieurs années.
Les Ivoiriens, tels que je les connais,
ne sont pas xénophobes. La jeune
génération, estudiantine ou sans
emploi, non forgée à l’esprit de tolérance et de paix de feu Houphouët et qui vit dans la hantise de lendemains
incertains, est récupérée par de
médiocres politiciens en mal de notoriété.
Les Ivoiriens doivent se convaincre
qu’ils ne pourront jamais vivre en
vase clos. C’est l’erreur suicidaire à
ne pas commettre. Accepter un compromis pour construire l’avenir est
plutôt un acte de courage.
Chers Ivoiriens, l’orage passera. La
sagesse prévaudra et il fera beau
temps à nouveau. Ainsi, la Côte
d’Ivoire se retrouvera unie pour redevenir ce pays d’hospitalité et de
liberté, cette terre d’espérance.

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