Afrique centrale : nouvelle aire de conquête aérienne
L’Afrique centrale attise la convoitise de nombreuses compagnies aériennes. La revanche d’une région longtemps oubliée.
C’est une évidence. « L’Afrique centrale est enfin sur le radar des compagnies aériennes », se réjouit Rabih Kikano, directeur de l’Afrique et du Moyen-Orient pour l’Association internationale du transport aérien (Iata). Alors qu’Air France s’apprête à conseiller la RD Congo dans la création d’une compagnie nationale, Ethiopian Airlines entame des négociations avec les autorités congolaises afin de mettre en place un hub à Kinshasa dans les prochains mois. Annoncées début février, ces discussions « pourraient aboutir avant la fin de l’année », précise Henok Teferra, le vice-président d’Ethiopian Airlines responsable de son développement international.
Revanche
Une ambitieuse nommée ECAir
La jeune compagnie aérienne congolaise ECAir va assurer trois liaisons hebdomadaires entre Brazzaville et Dubaï.
3px; border: 0px solid #000000; float: left;" />Le message de Fatima Beyina-Moussa est clair : Equatorial Congo Airlines (ECAir) n’est pas une compagnie africaine comme les autres.
« Nous sommes aux normes internationales », répond un peu sèchement d’ailleurs la directrice générale.
Longtemps tenue à l’écart des grandes routes aériennes, la sous-région dans son ensemble – les six pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) et la RD Congo – prend sa revanche. Si le trafic passagers augmente de 6 % par an sur le continent, « il connaît une progression à deux chiffres en Afrique centrale », affirment en choeur les experts.
Une estimation confirmée par Youri Busaan, directeur général d’Aéroports du Congo (Aerco), qui a enregistré à Brazzaville une hausse supérieure à 15 % en 2013, avec 1,1 million de voyageurs. Après Camair-Co un an plus tôt, Air Côte d’Ivoire utilise depuis août 2013 la nouvelle extension de cet aéroport.
Dynamique
« Les résultats sont très contrastés d’un pays à l’autre, mais la dynamique est bien là », soutient Henok Teferra. Le transporteur, leader dans la sous-région grâce à ses plateformes d’Addis-Abeba et Lomé, revendique 30 % de part de marché et entend densifier les mailles de son réseau par des escales à Yaoundé et Port-Gentil dans les prochains mois.
Bien décidé à gagner une part toujours plus importante du marché très rémunérateur lié aux secteurs minier et pétrolier, Air France renforce aussi ses positions : elle propose des vols supplémentaires vers Pointe-Noire et le fera bientôt pour Port-Gentil, tout en regardant « comment évolue Lubumbashi », annonce Frank Legré, directeur général de la zone. Pour chouchouter sa clientèle d’affaires, Air France a également instauré une vraie première classe pour Libreville, Yaoundé, Malabo et Luanda.
Opérateurs régionaux
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Les opérateurs régionaux cherchent eux aussi à profiter de la tendance. Si Camair-Co conserve ses ambitions dans la région et si l’angolaise Taag et RwandAir frappent à la porte, l’arrivée de la toute nouvelle Equatorial Congo Airlines (ECAir) pourrait bien changer la donne. Plus encore que les liaisons avec plusieurs capitales africaines ouvertes depuis 2011, c’est la qualité de ses prestations qui surprend.
Sa réussite, si elle se confirmait, pourrait porter un coup fatal à l’idée même d’Air Cemac, le projet de compagnie régionale de la Communauté. « Vu la taille encore réduite du marché, le premier opérateur local qui s’imposera a de fortes chances de remporter la mise », assure Cheick Tidiane Camara, président du cabinet Ectar. À l’ombre des compagnies internationales, qui continuent d’assurer à elles seules 80 % des services, en Afrique centrale comme partout ailleurs sur le continent.
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