Hit-parade liquide
Selon un rapport des Nations unies, 7 milliards de personnes vivant dans soixante pays pourraient être confrontées à une pénurie vers 2050.
Publié le 12 mars 2003 Lecture : 1 minute.
La consommation d’eau dans le monde a presque doublé au cours des cinquante dernières années. Et la quantité disponible par individu a baissé d’un tiers entre 1970 et 1990. Vers 2050, si les conditions climatiques sont d’ici là défavorables, 7 milliards de personnes vivant dans soixante pays pourraient être confrontées à une pénurie.
Voilà quelques indications fournies par le « Rapport mondial sur la mise en valeur des ressources en eau » présenté par les Nations unies à la veille du Forum mondial qui devrait se dérouler à Kyoto (Japon), du 16 au 23 mars.
Le rapport classe plus de 180 pays et territoires selon les ressources renouvelables disponibles par individu, c’est-à-dire les eaux circulant en surface, sous la surface ou en profondeur. Au sommet de ce « hit-parade », on trouve, ce qui n’a rien d’étonnant, le Groenland et l’Alaska, deux immenses territoires recouverts de glace ou de neige et quasiment inhabités. Suivent notamment la Guyane française, la Guyana, le Surinam, le Congo, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Gabon, soit autant de pays copieusement arrosés par les pluies équatoriales, où la disponibilité en eau par personne est supérieure à 100 000 m3.
En bas du classement, et là non plus ce n’est pas une surprise, figurent, entre autres, le Koweït, Gaza, les Émirats arabes unis, le Qatar, la Libye, l’Arabie saoudite, avec des quantités inférieures ou voisines de 100 m3 par personne. Par comparaison, les ressources de la Tunisie sont de 482 m3, celles de la France de 3 439 m3, celles de la Côte d’Ivoire de 5 058 m3.
Le plus inquiétant est que les inégalités criantes qu’expriment ces quelques chiffres risquent de s’accentuer dans les décennies à venir : les zones humides recevront encore plus d’eau alors que, dans de nombreuses régions déjà sujettes aux sécheresses, tout particulièrement en Afrique, les déficits pluviométriques s’aggraveront.
