« Des privatisations en 2003 »

Publié le 12 mars 2003 Lecture : 2 minutes.

J.A./L’INTELLIGENT : L’inflation a été réduite, et la monnaie stabilisée. Quels sont aujourd’hui vos objectifs économiques ?
YAW OSAFO-MAAFO : Augmenter les revenus et, dans le même temps, réduire les dépenses. Fin 2001, les recettes de l’État avaient déjà augmenté de 38 %. Nous prévoyons une autre progression, de l’ordre de 36,5 %, entre 2002 et 2003. Parallèlement, nous avons beaucoup économisé en minimisant les emprunts à la Banque centrale. Nous avons converti 25 % de notre dette en dette à moyen terme, en émettant des bons sur la Bourse d’Accra. L’initiative Pays pauvres très endettés (PPTE) nous permet également de réduire largement notre service de la dette extérieure.

J.A.I. : Pourquoi avoir autant augmenté le prix de l’essence ?
Y.O. : La raffinerie de Tema vivait sur les finances publiques et était surendettée. Si le prix du pétrole continue d’augmenter sur les marchés internationaux, il sera très difficile de s’en sortir. Mais je pense que cette hausse devrait s’arrêter d’ici à avril. Nous pourrons alors stabiliser les effets négatifs sur le prix de l’essence d’ici à la fin de l’année. Nous voulons supprimer toutes les subventions dans le système avant le terme de notre mandat.

la suite après cette publicité

J.A.I. : Quelles sont vos autres priorités ?
Y.O. : À court terme, nous voulons réduire la pauvreté, grâce à l’amélioration des services de santé et d’éducation, et à une restructuration de l’agriculture. À long terme, nous nous concentrerons sur les infrastructures, notamment les routes, et les nouvelles technologies de l’information. Le Ghana devrait être un pays à revenu moyen et une zone d’investissements pour toute l’Afrique de l’Ouest. Notre stabilité politique peut attirer de nombreux investisseurs. Nous voulons devenir un centre économique pour toute la région.

J.A.I. : On vous reproche d’être très dépendant de vos bailleurs de fonds…
Y.O. : Le budget du développement au Ghana dépend à 65 % des ressources extérieures. Pour sortir de cette situation, il faudra améliorer la croissance en soutenant les secteurs productifs, l’agriculture et l’industrie. Mais pour l’instant, nous avons encore besoin des bailleurs de fond.

J.A.I. : Les grandes privatisations annoncées à votre arrivée au pouvoir n’ont pas été réalisées…
Y.O. : Effectivement, nous n’avons pas atteint nos objectifs dans ce domaine. Mais, au moins, nous faisons les choses en toute transparence. Le précédent gouvernement a été très critiqué sur ce point. Nous voulons être très clairs, rendre publiques les évaluations des compagnies à privatiser. Et nous n’avions pas anticipé le temps que prendrait la Banque mondiale à rendre ses rapports. Mais vous verrez, il y aura beaucoup de privatisations cette année.

J.A.I. : Les pays membres de la Cedeao mais ne faisant pas partie de l’Uemoa souhaitent créer une seconde union monétaire. Qu’en est-il ?
Y.O. : Tous les membres concernés devront avoir un taux d’inflation inférieur à 6 % d’ici à 2005. Leur déficit budgétaire ne devra pas dépasser 6 % du PIB, et la dépréciation de chaque monnaie ne devra pas excéder 12 %, au total, par rapport au dollar ou à l’euro. Nous pensons qu’il est possible de réaliser ces objectifs. La Gambie remplit déjà ces critères. Le Ghana et le Nigeria sont deux locomotives. Sans nous, cette zone monétaire n’existera pas. Comme l’Union européenne, il faut quelques leaders, et le reste suivra.

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires