Congo : Zanaga reste dans la course

Glencore-Xstrata confirme son intérêt pour le gisement ferreux de Zanaga, en République du Congo. Pour limiter les coûts, le groupe suisse veut innover en transportant sa production via un minéroduc.

Les réserves prouvées de Zanaga s’élèvent à 2,5 milliards de tonnes de minerai de fer. © Philip Mostert/Zanaga Iron Ore Company

Les réserves prouvées de Zanaga s’élèvent à 2,5 milliards de tonnes de minerai de fer. © Philip Mostert/Zanaga Iron Ore Company

ProfilAuteur_ChristopheLeBec

Publié le 6 mars 2014 Lecture : 2 minutes.

En 2013, Glencore et Xstrata fusionnaient. À cette occasion, 44 des 88 projets miniers détenus par le second dans le monde avaient été suspendus, puis 30 arrêtés. Mais Zanaga n’en fait pas partie. Le géant suisse des matières premières confirme aujourd’hui son intention de mener à bien ce projet d’extraction de minerai de fer dans le sud-ouest du Congo (près du Gabon).

Dans cette filière où tous les groupes miniers cherchent à être le premier à lancer l’exploitation, les responsables de Zanaga estiment avoir les meilleures cartes en main. « Nous avons à ce jour des réserves prouvées de 2,5 milliards de tonnes de minerai de fer. C’est moins que le projet guinéen phare de Simandou [5 milliards de tonnes]. Mais la teneur en fer de notre minerai est aussi bonne que celle de ce gisement : 66 %, soit bien plus que ce que propose African Minerals dans sa mine sierra-léonaise de Tonkolili. Cela nous permettra d’obtenir un prix de vente bien meilleur », fait valoir Andrew Trahar, directeur du développement de Zanaga Iron Ore, la junior britannique qui a lancé le projet en 2007.

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Innovation technique

Et ce Sud-Africain de mettre en avant les futurs coûts logistiques, qui devraient être inférieurs à ceux de ses rivaux grâce à une innovation technique jamais expérimentée au sud du Sahara : « Nous prévoyons de construire non pas une voie ferrée, mais un minéroduc, c’est-à-dire un pipeline qui permettra d’acheminer le minerai mélangé à de l’eau, à l’image de ce que fait OCP au Maroc. La déclivité est assez importante, et il y a des réserves d’eau suffisantes à proximité », explique-t-il. D’après lui, le transport du minerai coûtera ainsi 1 dollar (0,70 euro) par tonne, soit huit fois moins que s’il avait fallu construire un chemin de fer.

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Depuis la fusion de Glencore avec Xstrata, majoritaire dans le projet (50 % des parts plus une action) depuis 2011, Zanaga est adossé à un géant du négoce et des mines, déjà présent dans le cuivre en Zambie et en RD Congo et disposant d’un réseau efficace de commercialisation en Chine.

« Dans la filière du fer, sur le continent, seul notre projet et ceux de Mauritanie [El Aouj et Lebtheinia] ont été conservés par le groupe, dont les exigences drastiques en matière de rentabilité sont connues. C’est le signe que notre modèle économique est pertinent », se félicite Andrew Trahar.

Accord multipartite

Mais il faudra encore attendre avant de voir du fer congolais sur le marché. Pour pouvoir construire les infrastructures et lancer l’exploitation, Glencore-Xstrata et Zanaga Iron Ore doivent lever 2,5 milliards de dollars. Comme au mont Simandou, la solution pourrait passer par un accord avec des acheteurs, des banques et des groupes de BTP chinois. La vente d’une première tonne de fer est espérée pour 2018.

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