La vie sans le franc CFA : l’Afrique de l’Ouest est-elle prête ?
Comment les dirigeants économiques de la zone Uemoa (banquiers, économistes, gestionnaires de fonds…) font face à la métamorphose du franc CFA ? Jeune Afrique a mené l’enquête.
![La transition vers l’eco aura un impact tant sur les grands équilibres économiques que sur les transactions du quotidien. © PATRICK GELY/SIPA](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2020/12/10/jad20201210-eco-tribune-franc-cfa.jpg)
La transition vers l’eco aura un impact tant sur les grands équilibres économiques que sur les transactions du quotidien. © PATRICK GELY/SIPA
Après un nouveau report du lancement de la monnaie unique de la Cedeao qui devait voir le jour en 2020, la date putative de la transition est fixée à 2027 par les quinze chefs d’État et de gouvernement concernés. Est-ce que cette fois sera la bonne ? Le doute est légitime, car le délai pour créer l’eco est très court. Les huit pays membres de l’Uemoa tardent à ratifier l’abandon de l’anachronique franc CFA. Le Nigeria boude cette démarche des pays francophones. On voit peu d’amélioration de la convergence entre les États candidats à l’union monétaire. Le cours de l’eco sera-t-il fixe ou flexible? Sa Banque centrale sera-t-elle vraiment indépendante ?
Les acteurs économiques sont nombreux à se préoccuper du flou qui entoure cette révolution monétaire et l’expriment dans un éventail d’analyses qui va de l’optimisme à l’inquiétude la plus vive. Représentants de ces deux extrêmes : Jean-Luc Konan, directeur général de Cofina (spécialiste de la mésofinance), et Luc Rigouzzo, cofondateur de la société de capital-investissement Amethis.
Les techniques de change ne bougeront pas
L’Ivoirien Jean-Luc Konan constate cette inquiétude chez ses partenaires qui sont habitués à la sécurité du franc CFA, mais il ne la partage pas. « J’ai travaillé au Ghana et j’ai constaté que le change flexible était parfaitement gérable, rappelle-t-il. Il nous force à anticiper les gains et les risques de nos opérations, à renforcer nos compétences en matière de gestion du risque de change. Nous quittons d’ailleurs le confort de l’arrimage à l’euro à chaque fois que nous faisons des transactions en dehors de la zone notamment avec la Chine ou les États-Unis. Les techniques de change ne bougeront pas. »
Bien s’informer, mieux décider
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