Campus numérique pour Ouaga

Après Dakar et d’autres capitales, la Francophonie ouvre un premier centre d’accès à la formation et à l’information.

Publié le 12 mars 2003 Lecture : 2 minutes.

«Faire de la recherche de haut niveau tout en restant chez soi » : c’est la devise que l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF, une des structures de l’Organisation internationale de la Francophonie) essaie depuis quelques années de mettre en oeuvre à travers la création de ses campus numériques. Le campus numérique est un centre d’accès à l’information et à la formation qui fonctionne avec l’aide de nouvelles technologies. Ouvert en priorité aux chercheurs et aux enseignants, le campus numérique permet d’accéder à Internet par des liaisons spécialisées (donc plus rapides) ainsi qu’à des bases de données et articles scientifiques en moins de trois jours. Il offre, surtout, la possibilité de suivre des enseignements en ligne tout en restant dans son pays. C’est donc là une belle aubaine pour les États du Sud.
Le 25 février 2003, c’est Ouagadougou, la capitale du Burkina, qui a inauguré son campus numérique. Ce n’est certainement pas le premier du genre en Afrique de l’Ouest (il en existe déjà à Dakar, à Bamako, à Abidjan et à Cotonou), mais, au Burkina, vu le nombre de personnes qu’a déplacées l’événement, la mise en place du campus numérique n’est pas un banal fait divers. D’abord, parce que cet outil de recherche et de formation de première qualité permettra aux 450 enseignants et chercheurs de l’université de se connecter au reste du monde (ce qui n’était pas facile par le passé) moyennant une petite participation financière, bien en deçà des prix pratiqués par les cyberespaces de la ville. Certains utilisateurs du campus numérique n’auront à débourser que 1 000 F CFA pour être connectés toute l’année. Avec la rapidité du débit en plus !
Dans un autre registre, le campus permettra au gouvernement de pallier un vide pour les quelque 14 000 étudiants de cette université de Ouagadougou qui a justement connu, ces dernières années, bien des troubles pour cause de manque de moyens. C’est pour toutes ces raisons que la rectrice Michèle Gendreau-Massaloux, patronne de l’AUF, a fait le déplacement depuis Paris. C’est pourquoi, pas moins de trois membres du gouvernement, dont le ministre d’État chargé des Affaires étrangères Youssouf Ouédraogo, étaient présents à la cérémonie d’inauguration.
Le campus numérique de Ouagadougou, doté notamment d’une soixantaine d’ordinateurs reliés à un réseau de bases de données, de vidéo-projecteurs, d’un matériel audiovisuel dernier cri, n’aura coûté à l’AUF que 32 millions de F CFA et tourne avec un budget de fonctionnement de près de 10 millions de F CFA par an. Preuve qu’il ne faut pas toujours des sommes astronomiques pour faire de l’excellence. En février 2002, l’AUF avait déjà mis sur pied un Centre d’accès à l’information (un campus numérique plus réduit) dans l’enceinte de l’université de Ouagadougou. Elle soutient activement les activités du Centre de recherches en sciences biologiques alimentaires et nutritionnelles de la même université. Enfin, elle compte offrir quelque douze bourses de doctorat à des chercheurs de cette université. Satisfaite de ces différentes expériences, elle a plus que jamais réaffirmé sa volonté de poursuivre sa coopération universitaire avec le Burkina.

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