Saddam, le chant du cygne ?

Le maître de Bagdad a souvent menti. Mais il y a probablement du vrai dans les propos rapportés par un média londonien.

Publié le 11 février 2003 Lecture : 2 minutes.

Lorsque George W. Bush affirme que Saddam Hussein n’a pas désarmé et qu’il entretient des liens avec el-Qaïda, sans fournir la moindre preuve crédible de ses allégations, le monde entier doit le croire sur parole. Mais lorsque le président irakien déclare, de son côté, que son pays ne possède pas d’armes de destruction massive et qu’il n’a aucun lien avec el-Qaïda, mettant les inspecteurs de l’ONU au défi d’apporter une seule preuve du contraire, personne ne doit lui faire confiance. Il a souvent menti. Donc il ment encore.
Lorsque George W. Bush affirme que Saddam Hussein n’a pas désarmé et qu’il entretient des liens avec el-Qaïda, sans fournir la moindre preuve crédible de ses allégations, le monde entier doit le croire sur parole. Mais lorsque le président irakien déclare, de son côté, que son pays ne possède pas d’armes de destruction massive et qu’il n’a aucun lien avec el-Qaïda, mettant les inspecteurs de l’ONU au défi d’apporter une seule preuve du contraire, personne ne doit lui faire confiance. Il a souvent menti. Donc il ment encore.
Dans l’interview qu’il a accordée au député britannique Tony Benn, diffusée le 4 février par Channel 4, à la veille de la présentation par Colin Powell, devant le Conseil de sécurité, des prétendues « preuves » démontrant le non-désarmement de l’Irak (voir pp. 53-56), le maître de Bagdad n’a peut-être pas dit toute la vérité. Il a même sans doute menti un peu (voire beaucoup). À moins d’être un parfait candide ou un « idiot utile », comme notre indécrottable pacifiste britannique, on doit se garder de donner foi aux affirmations d’un homme qui s’est souvent montré infame. Mais ne doit-on pas néanmoins le croire lorsqu’il affirme que les États-Unis cherchent à contrôler le pétrole irakien pour asseoir leur domination sur le monde ? Doit-on penser qu’il ment lorsqu’il ajoute qu’« une superpuissance comme les États-Unis peut à n’importe quel moment trouver un prétexte pour déclarer que l’Irak ne respecte pas la résolution 1441 » afin de lui déclarer la guerre ?
Les responsables américains, qu’irrite l’opposition de la France, de l’Allemagne et de quelques autres « vieilles » puissances, font tout pour lui donner raison.

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