Relance de la coopération interuniversitaire

Coup de pouce inespéré des autorités françaises à l’enseignementsupérieur et à la recherche en Afrique.

Publié le 11 février 2003 Lecture : 2 minutes.

Le Sommet de Beyrouth (octobre 2002) a donné un nouvel élan à l’opérateur de la Francophonie pour l’enseignement supérieur et la recherche, l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF). L’association, qui regroupe 451 institutions dans 49 pays, vient de bénéficier d’un coup de pouce inespéré de la part des autorités françaises. Depuis plusieurs années, son budget stagnait aux alentours de 33 millions d’euros. En 2003, grâce à l’octroi d’une enveloppe de 11 millions d’euros, il va augmenter de 33 %. D’après Michèle Gendreau-Massaloux, la rectrice de l’AUF, la totalité de cette somme ira au financement d’actions nouvelles, orientées, notamment, en direction des universités et étudiants africains.
Le « plan pour l’Afrique » dévoilé à Paris le 4 février 2003 vise à soutenir le développement des universités du Sud, à faciliter la mobilité des chercheurs, et à créer des centres d’excellence sous-régionaux. Premier chantier, donc, le soutien des universités partenaires. L’Afrique manque de moyens, pas de talents. Arrivés au terme de leurs études de deuxième cycle, les étudiants peinent à accéder aux documents dont ils ont besoin pour rédiger leurs travaux. Les fonds des bibliothèques étant trop limités, l’AUF va, dans la mesure de ses moyens, aider à la création de campus numériques, comme il en existe déjà à Ouagadougou. Grâce à des connexions Internet gratuites et à des raccordements aux grandes bases de données scientifiques en langue française, les jeunes chercheurs, aidés par les personnels locaux de l’AUF, pourront consulter la matière qui leur faisait défaut auparavant.
Le plan prévoit également davantage de bourses de mobilité, qui seront servies de préférence aux étudiants du Sud. Ceux-ci pourront ainsi bénéficier de cycles de formation et de perfectionnement dans d’autres universités. Et participer à des congrès scientifiques. Enfin, l’initiative vise à créer des centres d’excellence dans certaines universités du Sud, qui offrent peu de filières attrayantes pour les doctorants. L’idée est de créer des filières spécialisées qui auront une vocation sous-régionale, et éviteront aux meilleurs étudiants une expatriation lointaine et parfois ruineuse.
L’AUF, dont les procédures et la gestion avaient été critiquées par des audits, a par ailleurs entrepris un programme de rationalisation et de déconcentration de ses moyens, à effectifs constants. Il commence à porter ses fruits. Les chevauchements entre ses bourses et les bourses bilatérales ont été supprimés. La subsidiarité est maintenant à l’honneur. L’AUF a pour mission de relayer la coopération bilatérale, jamais de la concurrencer. « Nous devons tous agir de façon à ce que la science continue à s’écrire en français », a rappelé Mme Gendreau-Massaloux. Vaste chantier…

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