Covid-19 : pourquoi les Africains sont victimes d’un « apartheid vaccinal »

Alors que les voyages internationaux reprennent et qu’un nombre croissant de pays imposent des pass pour vérifier le statut médical des étrangers arrivant sur leur sol, il s’avère qu’être vacciné ne suffit pas toujours.

La Côte d’Ivoire a reçu 504 000 doses de vaccin AstraZeneca Covid-19 le 26 février 2021. © SIA KAMBOU/AFP

La Côte d’Ivoire a reçu 504 000 doses de vaccin AstraZeneca Covid-19 le 26 février 2021. © SIA KAMBOU/AFP

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Publié le 25 juillet 2021 Lecture : 8 minutes.

Dans sa dernière vidéo, l’influenceuse suisso-ivoirienne Nathalie Yamb, comme à son habitude, ne mâche pas ses mots. Son sujet du jour ? Les difficultés croissantes que rencontrent les Africains souhaitant voyager en Europe depuis la mise en place, début juillet, d’un certificat de vaccination commun par les pays de l’Union. Les conséquences en sont déjà connues et les témoignages se multiplient : Congolais orientés vers un guichet particulier et soumis à des vérifications draconiennes à leur arrivée à l’aéroport parisien de Roissy-Charles de Gaulle. Tunisiens ayant reçu deux doses de Pfizer dans leur pays mais incapables d’obtenir le précieux QR code exigé pour entrer dans l’Union européenne, et sommés de fournir malgré tout des tests PCR. Humanitaires français revenant d’Afrique de l’Ouest, dûment vaccinés sur le continent, mais ne parvenant pas à générer leur pass sanitaire sur l’application mise en ligne par les autorités…

Simples problèmes de rodage d’une procédure administrative un peu lourde ? Pour la militante panafricaniste, connue pour ses prises de position souvent outrancières mais dont la voix porte, c’est bien plus que cela. « Je vais vous le traduire en français facile, explique-t-elle face à la caméra. Ils ont développé sous la même marque un vaccin pour l’Europe et un vaccin pour l’Afrique. Et aujourd’hui pour voyager vers l’Europe, ils reconnaissent la version pour les blancs mais pas la version pour les nègres. »

La polémiste incite donc ses auditeurs à refuser de se faire inoculer les sérums arrivant via l’initiative Covax, mais aussi à manifester leur mécontentement devant les représentations diplomatiques européennes en Afrique et même, directement, auprès des Européens arrivant sur le continent. « On doit leur faire savoir qu’ils ne sont pas les bienvenus chez nous tant que nous ne sommes pas bienvenus chez eux », martèle-t-elle avec fermeté.

« Nationalisme vaccinal »

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