Pertes prévisibles pour la Côte d’Ivoire
Publié le 11 février 2003 Lecture : 1 minute.
Si la BAD quitte Abidjan, même temporairement, l’impact en termes d’image sera de loin le plus important, car l’institution a beaucoup contribué au rayonnement de la capitale économique ivoirienne. Mais il y aura aussi de lourdes pertes financières. Ainsi la masse salariale globale de la BAD est de 6,75 milliards de F CFA, dont 2 milliards sont versés chaque mois dans les banques de la place et dépensés localement. Le personnel de la Banque a en outre contribué à créer plus de mille emplois de personnel de maison et autres, qui vont donc disparaître. Sans oublier les emplois indirects, notamment dans le domaine des services, suscités par la présence de cette clientèle à fort pouvoir d’achat, puisque les salaires sont alignés sur ceux de la Banque mondiale dont le siège est à Washington. Pour les seules dépenses en frais de voyages par avion, le chiffre d’affaires directement généré par la BAD est de 4 milliards de F CFA par an. Une somme qu’il faut multiplier par plus de deux pour tenir compte des dépenses engagées (avions plus hôtels plus frais divers) par les nombreux visiteurs reçus chaque année au siège de l’institution. À cela s’ajoutent les entreprises ivoiriennes qui bénéficient chaque année, en moyenne, de 1,6 milliard de F CFA de contrats passés avec la Banque. Autre secteur qui va subir un sérieux manque à gagner : l’immobilier. La Banque a ainsi accordé à son personnel plus de 8,16 milliards de F CFA de prêts pour la construction de logements principaux en Côte d’Ivoire. Et, avec le départ de tous les cadres, c’est le marché de la location qui est menacé de crise grave. Enfin, l’assemblée générale, qui devait se tenir à Abidjan du 3 au 5 juin, aura lieu au Sénégal ou en Namibie, à moins que ce ne soit en Éthiopie, qui l’a déjà accueillie l’an dernier. Perte estimée pour le pays hôte : entre 3 milliards et 5 milliards de F CFA !
