On fait déjà les cartons

Publié le 11 février 2003 Lecture : 2 minutes.

Un document ultraconfidentiel détaillant le « Plan de secours d’urgence de la Banque africaine de développement » existe depuis février 2002 et n’a été communiqué qu’à un nombre restreint de personnes. Selon nos informations, il prévoit plusieurs types de réponses selon que la situation se dégrade brutalement, que la Banque soit dans l’impossibilité de fonctionner ou que la capitale économique soit le théâtre de combats violents ou sur le point de l’être. Cette dernière hypothèse est aujourd’hui privilégiée par les Nations unies qui, le 5 février, ont lancé la Phase IV de leur propre plan de sécurité – l’ONU était jusque-là en Phase III, sur une échelle de risque qui en compte cinq – sur lequel toutes les organisations internationales, dont la BAD, sont alignées. Automatique, l’évacuation des « personnels non essentiels » de toutes ces organisations a immédiatement commencé. À la Banque mondiale – qui ne conserve sur place que 10 personnes sur un effectif total de 100 -, elle a été achevée en trois jours. « La consigne qui nous a été donnée était stricte, indique un responsable de cette institution. Redéployez-vous immédiatement vers Dakar et Bamako, et si vous n’avez pas de vol commercial direct, allez à Accra. Comme nous nous y attendions, et que les familles étaient déjà parties, nous n’avons aucun mal à le faire sans panique aucune. » Même son de cloche du côté de la BAD où l’on a commencé à redéployer quelque 450 personnes sur un effectif total de 1 025. Soit vers leur pays d’origine, soit vers un point de transit déjà prédéterminé sur lequel la Banque ne veut pas communiquer pour des raisons de sécurité. Après la réunion d’Accra, il restera donc à organiser le transfert de 415 personnes, et à court terme, tout le monde sera regroupé à Tunis. Des équipes des services de l’administration, de la logistique et de l’informatique – une trentaine de personnes – sont d’ores et déjà à pied d’oeuvre à Tunis pour préparer l’arrivée de leurs collègues. En plus d’un premier immeuble de huit étages loué l’an dernier, la BAD est en pourparlers avec des promoteurs tunisois pour louer un second bâtiment qui est en cours d’achèvement.

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