Microcrédit, grand succès

Depuis 1997, la Banque de solidarité aide les jeunes diplômés à monter leur entreprise.

Publié le 11 février 2003 Lecture : 2 minutes.

Malgré un taux de croissance moyen de 5 % par an enregistré au cours de la dernière décennie, la Tunisie est confrontée au chômage des diplômés de l’enseignement supérieur. Ils sont près de vingt mille médecins, juristes et autres titulaires de maîtrise à chercher un travail. Face au flux incessant de ces nouveaux demandeurs d’emploi, l’État a créé, fin 1997, la Banque tunisienne de solidarité (BTS).
Objectif de l’institution financière : inciter les jeunes à devenir des entrepreneurs et les aider à se doter d’une source stable de revenu. La BTS a ainsi mis en place un système de microcrédits à court et moyen termes pour sa clientèle, constituée, outre de diplômés, de cadres formés dans les centres techniques ou en quête d’une réinsertion professionnelle. L’établissement, doté d’un capital de 40 millions de dinars (28,5 millions d’euros), dont 54 % appartiennent au secteur public et 46 % au privé, a ouvert en moins de cinq ans vingt-cinq bureaux dans le pays. Ses prêts, dont les délais de remboursement varient entre six mois et sept ans, sont limités à 33 000 dinars (23 500 euros environ) pour les diplômés du supérieur et à 10 000 dinars (7 000 euros) pour les autres. Depuis mars 1999, la banque a ajouté une corde à son arc en accordant des microcrédits cautionnés par une quarantaine d’ONG agréées par l’État. Plafonnés à 1 500 dinars (1 000 euros), ils sont destinés à financer l’acquisition de petits matériels et de matières premières ou à constituer un fonds de roulement.
En moins de cinq ans, la BTS avait accordé, à la fin d’août 2002, près de 56 000 crédits pour un montant global de 208 millions de dinars (149 millions d’euros) qui ont permis la création de 79 000 emplois. Plus des deux tiers des bénéficiaires ont moins de 40 ans, un sur trois est une femme et un sur dix est diplômé du supérieur. À ces prêts s’ajoute l’octroi de 24 000 microcrédits cautionnés par les ONG pour un total de 20 millions de dinars (14 millions d’euros), dont 35 % au profit de petits agriculteurs.
Beaucoup de jeunes entrepreneurs ont ainsi pu ouvrir des ateliers de confection, des bureaux d’expertise, des boutiques d’artisanat… D’autres, par manque d’expérience, ont lancé des projets sans lendemain et se sont endettés. Mais, statistiquement, ces échecs sont peu nombreux en comparaison des succès. Et parmi ces réussites, le cas de Zayed Trabelsi.
Titulaire d’un diplôme d’ingénieur électro-technicien et d’un DEA en management, obtenus en Allemagne, Zayed Trabelsi, 36 ans, a travaillé pendant un an et demi au sein d’une filiale du géant allemand de l’électronique Siemens. De retour au pays, en 1998, il est embauché par Tunera, une société allemande installée en Tunisie. Deux ans plus tard, le jeune ingénieur crée une petite entreprise spécialisée dans les nouvelles technologies de l’information liées à la production industrielle. Il s’adresse alors à la BTS, qui lui accorde un prêt de 25 000 dinars (18 000 euros). Le 1er janvier 2002, la société Information Technology Consulting International démarre son activité. Un an plus tard, l’entreprise emploie cinq salariés – quatre ingénieurs et un technicien. Le jeune promoteur espère atteindre un chiffre d’affaires de 90 000 dinars (64 000 euros) en 2003, soit 50 % d’augmentation en un an. Comme des milliers d’autres jeunes de son âge, Zayed Trabelsi voit son rêve se réaliser. Grâce au microcrédit.

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