À la recherche du bon profil

Hubert L’Hoste est directeur de Mercuri Urval, cabinet international de recrutement présent en Europe, aux États-Unis, en Asie. Plus de mille consultants en recrutement y travaillent, tant pour de grandes multinationales que pour des entreprises locales.

J.A./L’INTELLIGENT : Que pensez-vous des formations dispensées en Afrique ?
HUBERT L’HOSTE : On constate une nette évolution du monde de l’entreprise : depuis quelques années, les recruteurs n’ont plus une vision négative des études effectuées en Afrique. Il y a eu un gros effort pour créer des pôles de formation performants, notamment en Afrique de l’Ouest. Mais ces écoles africaines ne sont pas encore notre vivier, comme nous le faisons par exemple avec les écoles françaises en recherchant des candidats dans le fichier des anciens. Elles sont encore trop récentes et nous n’avons pas suffisamment de recul. Il faut au moins dix ans pour faire l’expertise d’une école et construire sa réputation.

J.A.I : Quel type de profils recherchez-vous en priorité ?
H.H. :Le mythe de vouloir à tout prix faire ses études en Europe n’est pas forcément la cerise sur le gâteau. Ce qui va compter davantage, c’est l’expérience en dehors de son contexte local. Entre un candidat qui a fait HEC et qui est immédiatement retourné dans son pays et un autre qui a fait tout son cursus en Afrique, puis un master en Europe, et qui a travaillé dans une firme occidentale, on choisira le second. Celui qui a travaillé en Europe aura acquis un rythme de travail, une meilleure appréhension de la hiérarchie. C’est ce qu’on appelle en Europe le sens de la réalité.

J.A.I : Quels conseils pourriez-vous alors donner aux jeunes ?
H.H. : Si le diplôme compte, on donne davantage un bonus à la personnalité. Le candidat qui va être retenu est celui qui, quel que soit son diplôme, va prouver qu’il est capable de se remettre en question, de s’adapter, d’être ponctuel. Le jeune qui comprend ça a l’avenir devant lui… même s’il n’a pas l’argent pour faire ses études à l’étranger.