Kadhafi et la reine mère de Toro

Pourquoi le Guide s’est-il pris de passion pour un petit royaume situé sur les bords du lac Mobutu, à l’ouest de l’Ouganda ?

Publié le 11 février 2003 Lecture : 1 minute.

La date n’est pas encore annoncée, mais elle ne saurait tarder. Le palais royal de Toro, à 320 km de Kampala, capitale de l’Ouganda, sera bientôt inauguré avec faste aux frais… de Mouammar Kadhafi. Le leader libyen est tombé, en juillet 2001, sous le charme de la reine mère Best Kemigisa, alors âgée de 33 ans. Son fils, Nyimba Kabamba Iguru Rukidi IV, qui, à l’âge de 3 ans, avait succédé à son père décédé en 1995, était, comme Kadhafi, invité à la cérémonie d’investiture du président Yoweri Museveni.
Fondé en 1836, Toro fait partie des cinq royaumes réhabilités par le président ougandais en 1994, après leur abolition en 1966 par Milton Obote. Le roi de Toro et sa mère ont su capter l’attention de Kadhafi. Ce dernier a invité la famille royale à Tripoli à la fin de 2001 et proposé de subvenir à leurs besoins : reconstruction du palais de Fort Portal, capitale du royaume, prise en charge des études de la soeur du roi… Le royaume, situé sur les bords du lac Albert (rebaptisé Mobutu), frontalier de la RD Congo, vit tant bien que mal d’un peu d’élevage, de pêche, de tourisme et du commerce. Il abrite près de 1 million d’habitants (sur les 25 que compte l’Ouganda).
D’aucuns s’interrogent sur l’intérêt soudain de Kadhafi – qui a aboli la monarchie libyenne en 1969 – pour ce royaume. Est-ce la beauté de la reine mère, la proximité de la RDC ou le potentiel économique du lac Albert, où des recherches sismiques pétrolières sont envisagées ? Réponse du Premier ministre de Toro, Steven Rwakijuma Nyabongo : « Kadhafi est animé par le seul désir de se rapprocher des « peuples africains » qui lui ont exprimé leur solidarité dans l’affaire Lockerbie et lors de la création de l’Union africaine. »

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