Une tragédie mondialisée

Publié le 10 janvier 2005 Lecture : 2 minutes.

Comment appeler l’énorme événement qui s’est abattu sur une partie de l’Asie, dimanche 26 décembre 2004, vers 7 heures du matin (heure locale) ? C’était, sous la mer, « au sud et à l’ouest de la pointe nord de Sumatra, un séisme de magnitude 9, le plus violent que la terre ait connu depuis quarante ans ».
Les ondes de choc du tremblement de terre firent lever une vague immense qui fonça, à la vitesse d’un avion de ligne, vers les côtes de plusieurs pays. Elle en submergea principalement quatre et les dévasta en quelques minutes, faisant entre 150 000 et 200 000 morts, trois fois plus de blessés et de disparus, dont près de 10 000 touristes européens et américains.
La terre a tremblé, mais c’est une mer en furie qui a détruit. Rare, le phénomène a un nom japonais, tsunami, que nous avons tous découvert et que les journaux du monde entier ont adopté.
Parlons donc de ce tsunami du 26 décembre 2004, dont on sait déjà qu’il fera date.

Depuis près de quinze jours, sur les cinq continents, on ne parle, en effet, que de ce raz-de-marée destructeur.
Les dirigeants de la plupart des pays se sont exprimés ; ceux d’entre eux qui comptent, ou croient compter, ont agi et veillé à ce que cela se sache urbi et orbi. L’ONU et ses agences, les ONG et l’ensemble de ce qu’on appelle l’humanitaire se sont mobilisés, sans se soucier de coordination, acceptant le risque de déperdition et l’inconvénient de se marcher sur les pieds.
Un étrange esprit d’émulation, voire de surenchère, a saisi les pays et leurs dirigeants, leurs organisations et entreprises, et même leurs citoyens : c’est à qui offrirait le plus aux victimes, ferait preuve de plus de générosité ou d’imagination, afficherait davantage de compassion.
Font-ils ce qu’ils disent faire ou avoir fait ? Tiendront-ils toutes les promesses qu’ils ont claironnées ? J’en doute fort.
Le tsunami du 26 décembre 2004, dont l’onde de choc marque les dix premiers jours de 2005, fera aussi date parce qu’il aura été la première catastrophe naturelle à bénéficier, si je puis dire, d’un retentissement planétaire – et démesuré.

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Lorsque vous aurez lu le dossier que nous lui consacrons dans les pages suivantes, vous aurez, comme nous, je pense, l’impression qu’il s’agit là d’un phénomène dramatique, certes, notamment au plan humain, mais dont la médiatisation aura été excessive et la surexploitation choquante.

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