Présidentielle au Mali : qui sera le candidat de l’URD, le parti de feu Soumaïla Cissé ?
Boubou Cissé, Mamadou Igor Diarra, Demba Traoré… Au sein du parti de feu Soumaïla Cissé, les candidats à l’investiture de l’URD se bousculent au portillon. À quelques mois de la présidentielle de février prochain, le parti n’a jamais connu de telles dissensions.
9 octobre 2020, il est 21 heures à l’aéroport international Modibo Keïta de Bamako. Un avion affrété par les autorités maliennes se pose sur le tarmac. Parmi les personnes à son bord, Soumaïla Cissé, le président de l’Union pour la république et pour la démocratie (URD). Vêtu d’un boubou blanc, un chèche lui couvrant la tête, Soumaïla Cissé apparaît affaibli par six mois de captivité dans le nord du Mali lorsqu’il descend de l’avion qui le ramène chez lui. Avec pudeur, il étreint sa famille et ses proches qui l’attendent au pied de l’avion.
Au même moment aux abords de l’aéroport, une foule compacte de militants et sympathisants de l’URD s’impatiente. Certains brandissent des affiches au ton vert et à l’effigie de leur champion sur lesquelles on peut lire « Ensemble, restaurons l’espoir ». L’ambiance est électrique, la soirée a même des airs de victoire électorale. Quand Soumaïla Cissé quitte l’aéroport, la foule forme cortège pour l’accompagner en masse jusqu’à sa résidence du quartier de Badalabougou.
En cette soirée de fête, les sympathisants de l’URD se saisissent de leurs portables pour immortaliser ce moment. Au milieu des échos de trompettes, klaxons et chants entonnés par ses partisans, Soumaïla Cissé, debout sur le toit de son 4×4, salue celles et ceux venus l’acclamer.
Des ambitions déchues
De retour de sa longue captivité, lors de laquelle il écoutait régulièrement la radio, l’opposant sait alors qu’il rentre dans un pays dont le visage politique a été profondément transformé. Ibrahim Boubacar Keïta, son meilleur ennemi depuis plus d’une décennie, a été renversé deux mois plus tôt par les militaires, lors du putsch du 18 août 2020. Lorsque son regard croise celui de ses partisans, ce jour-là, Soumaïla Cissé se voit-il comme le recours possible ? S’imagine-t-il, à l’issue de la transition, présider aux destinées de son pays ?
Dans les semaines qui suivent, il assurera à plusieurs reprises vouloir « prendre le temps » de mieux comprendre la situation, afin d’évaluer la nouvelle donne politique. Un temps qu’il n’aura finalement pas eu. Le 25 décembre, l’opposant a tiré sa révérence, brutalement emporté par le Covid-19.
La mort de Soumaïla Cissé a créé un vide. Depuis, l’URD peine à se trouver un leader charismatique
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