Tunisie : Kaïs Saïed, homme providentiel ou président autoritaire ?

Le président tunisien a pris tout le monde de court en menant son « coup de force », le 25 juillet 2021.

Kais Saïed, le 23 octobre 2019 lors de sa prestation de serment devant l’Assemblée. © REUTERS/Zoubeir Souiss

Kais Saïed, le 23 octobre 2019 lors de sa prestation de serment devant l’Assemblée. © REUTERS/Zoubeir Souiss

Publié le 31 juillet 2021 Lecture : 6 minutes.

Sans faire de vagues ni de remous, il a été l’outsider politique vainqueur qui a changé la donne de l’élection présidentielle de 2019. Avec la même approche discrète, voire secrète, il vient de mettre fin à la paralysie politique en menant une initiative offensive, inattendue, mais inquiétante puisqu’elle sort la Tunisie du cadre constitutionnel.

Le 25 juillet 2021, jour de la fête de la République en Tunisie, le président Kaïs Saïed ne présente pas de vœux à la nation mais des mesures décisives qui marquent une rupture. Au nom d’un danger imminent menaçant le pays – et qui serait en lien avec la pandémie –, il active l’article 80 de la Constitution et procède au gel de l’activité de l’Assemblée, au limogeage du chef du gouvernement, Hichem Mechichi et s’arroge tous les pouvoirs y compris celui de chef du ministère public. Ces décisions sans précédent font l’effet d’un couperet et étonnent de la part d’un juriste profondément légaliste. « Il largue les amarres avec le texte fondamental et fait partir le pays à l’aventure », commente un ancien constituant.

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