Monde arabe : solidarité bien tempérée

Publié le 10 janvier 2005 Lecture : 2 minutes.

L’onde de choc du séisme a été ressentie dans les pays arabes. Mais avec un certain retard sur le reste du monde. Premier pays à réagir, la Tunisie a adressé, le soir même de la catastrophe, par la voix de son président, des messages de condoléances aux dirigeants des pays sinistrés. Trois jours plus tard, deux avions ont décollé de l’aéroport militaire d’El-Aouina, au nord de Tunis, en direction de l’Indonésie, transportant des aides diverses (produits alimentaires, couvertures, tentes et médicaments) dont la valeur n’a pas été divulguée.
Le 31 décembre, le Croissant-Rouge marocain (CRM) a annoncé un don de 250 000 dirhams (25 000 euros), contribution préliminaire au programme d’urgence de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Le même jour, la princesse Lalla Malika, présidente du CRM, a adressé un message de condoléances à ses homologues dans les pays sinistrés. Quelques jours plus tard, une aide humanitaire d’urgence, constituée notamment de 25 t de produits pharmaceutiques, a été envoyée dans la région.
L’Algérie, pour sa part, a adressé une aide de 2 millions de dollars. Le 3 janvier, le Croissant-Rouge algérien (CRA) a lancé un appel aux citoyens et aux entreprises afin qu’ils apportent leur contribution.
Sur la liste (incomplète et évolutive) des pays donateurs figurent d’autres pays arabes. Avec une promesse de don de 25 millions de dollars, le « petit émirat » du Qatar ravit la première place à son grand voisin saoudien, qui se contentera d’en débourser 10 millions, autant que le Koweït. Viennent ensuite Bahreïn, les Émirats et la Libye, avec chacun 2 millions. Ces sommes peuvent paraître dérisoires comparées à la manne dispensée par les pays industriels et compte tenu des moyens des pays pétroliers. La Libye, par exemple, a alloué des sommes plus importantes aux victimes des attentats terroristes attribués à ses services de renseignements !
À la vérité, l’engagement des pays du Golfe en faveur des populations sinistrées d’Asie méridionale aurait dû être plus conséquent, par égard pour les centaines de milliers de ressortissants sri lankais, thaïlandais et indonésiens qui travaillent dans ces pays. Heureusement que ces travailleurs immigrés se sont mobilisés, eux aussi, pour aider leurs familles restées au pays. Leurs apports financiers s’ajouteront à ceux des gouvernements et des associations caritatives islamiques. Mais ils ne compenseront pas l’inertie de grandes organisations internationales, comme l’Organisation de la conférence islamique (OCI) ou l’Organisation des pays exportateurs de pétroles (Opep), qui ont manqué l’occasion de se rendre utiles.

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