« Made in Tunisia »

Pivot des exportations vers l’Afrique subsaharienne, la Société du commerce international de Tunisie part à la conquête de nouveaux marchés.

Publié le 11 janvier 2005 Lecture : 3 minutes.

L’année 2005 sera sans doute marquée par une nouvelle impulsion du commerce extérieur entre la Tunisie et l’Afrique subsaharienne. Le volume des échanges a déjà doublé au cours des dix dernières années, passant de 125 millions à 250 millions de dollars. Mais il ne représente que le cinquième des flux africains de la Tunisie, les quatre autres cinquièmes s’effectuant avec les pays du Maghreb. Consciente de la nécessité de diversifier ses partenaires et de conquérir de nouveaux marchés, la Tunisie s’est préparée à ouvrir ses portes aux décideurs africains avec l’organisation, en novembre dernier, à Gammarth, d’une conférence sur la libéralisation du commerce mondial (voir J.A.I. n° 2292) et la tenue, en mars ou en avril, à Tunis, d’une conférence sur le commerce Nord-Sud. Cet élan s’accompagne de la mise en place progressive de nouveaux accords de libre-échange avec, d’une part, la communauté économique de l’Afrique orientale et australe et, d’autre part, l’Afrique de l’Ouest. Le ministre tunisien du Commerce et de l’Artisanat, Mondher Zenaidi, ne manque pas une occasion d’encourager les entreprises nationales à aller plus loin dans le sens de l’Afrique… Des recommandations qui ont retenu toute l’attention de Taoufik Mlayah, président- directeur général de la Société du commerce international de Tunisie (SCIT), leader des exportateurs tunisiens vers l’Afrique subsaharienne.
Créée il y a tout juste vingt ans, la SCIT a pour mission de canaliser les efforts vers le sud du continent. Les marchés étaient à la fois exigus, lointains et difficiles d’accès (transport maritime via l’Europe, fret aérien trop cher, concurrence française…). La SCIT, qui ne produit rien elle-même, joue donc le rôle de « centrale à l’export ». En vingt ans, son chiffre d’affaires annuel est passé de quelque 200 000 dollars à plus de 30 millions de dollars.
« On mange aujourd’hui des spaghettis tunisiens à Dakar, Abidjan, Douala ou Niamey », se félicite Taoufik Mlayah, qui n’est pas peu fier d’avoir hissé la SCIT au rang du premier exportateur tunisien dans une vingtaine de pays africains francophones. « Personne ne s’attendait à un tel succès. Nous avons tenu bon malgré la crise en Côte d’Ivoire. Cette année, nous partirons à la conquête de nouveaux pays comme le Liberia, la Sierra Leone, la RD Congo et la Mauritanie. Demain, nous irons plus à l’est vers le Kenya, la Zambie… » L’ouverture par Tunisair de nouvelles liaisons aériennes vers la région, comme la ligne Tunis-Bamako, inaugurée en décembre 2003, aide beaucoup la SCIT dans le transport rapide des marchandises. Mais la maîtrise du transport maritime est aussi une clé du succès : un conteneur chargé au port de La Goulette met au maximum entre vingt et trente jours, selon la commande, pour atteindre les côtes ouest-africaines. À cela s’ajoutent les « journées commerciales » tunisiennes dans les capitales africaines. « Elles nous permettent de faire connaître directement aux consommateurs les produits made in Tunisia. Notre prochain rendez-vous est à Bamako, le 23 février. Il rassemblera plus de soixante-dix industriels tunisiens. Nous préparons d’autres journées à Cotonou en avril, à Kinshasa en septembre et à Douala en novembre. »
Outre les produits agroalimentaires (pâtes, couscous, conserves, huile d’olive), la SCIT commercialise désormais toutes sortes de matériaux de construction (ciment, plâtre, faïence, carreaux, sanitaire, tubes en acier, en PVC et en cuivre), d’appareils électroménagers, de produits d’entretien, d’appareillage électrique et de pièces détachées automobiles. Petite entreprise semi-étatique avec un capital d’à peine 1 million de dollars, la SCIT a démontré qu’elle peut faire beaucoup avec peu de moyens.

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