Lune de miel russo-allemande
Une nouvelle idylle qui inquiète Washington.
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En visite officielle en Allemagne le 20 décembre, le président de la Fédération de Russie a signé plusieurs accords stratégiques. Le chancelier Gerhard Schröder a accepté le rééchelonnement de la dette de Moscou, tandis que Vladimir Poutine s’est dit prêt à examiner les propositions allemandes pour résoudre le conflit tchétchène. Les deux partenaires ont en outre évoqué un projet russe de train à grande vitesse qui intéresse beaucoup les industriels allemands. Officiellement, pas un mot sur l’affaire Ioukos, le numéro un du pétrole en Russie, dont la principale filiale avait été rachetée la veille pour 9,3 milliards de dollars par une société russe inconnue.
De l’autre côté de l’Atlantique, en revanche, la renationalisation du géant pétrolier russe, qui a été confirmée par la suite, s’ajoute à la liste des griefs de l’administration Bush contre le Kremlin. Washington observe non sans inquiétude l’idylle russo-allemande naissante. Pour certains observateurs, ce réchauffement trouve son origine dans la dépendance de l’Allemagne à l’égard du gaz russe, qui représente 40,8 % de ses importations. Mais d’autres s’alarment d’un possible renversement des alliances planétaires, l’Europe s’élargissant encore plus à l’Est, abandonnant progressivement ses liens privilégiés avec les États-Unis. L’affaire est suffisamment grave, apparemment, pour que la Maison Blanche ait décidé une tournée présidentielle en Europe, comprenant une visite en Allemagne le 23 février. L’annonce en a été faite le 22 décembre ; Poutine avait à peine quitté le territoire allemand.
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