Tunisie : pourquoi Yassine Ayari a pu être arrêté
La levée de l’immunité parlementaire effective depuis le 25 juillet rend applicables les condamnations dont les députés peuvent faire l’objet. Le fondateur d’Espoir et Travail est le premier à en faire les frais. Il n’est sans doute pas le dernier.
![Yassine Ayari le 13 novembre 2019, lors de la première séance plénière de l’ARP présidée par Rached Ghannouchi. © Nicolas Fauqué](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2021/08/02/jad20210802-mmo-yassine-ayari-001.jpeg)
Yassine Ayari le 13 novembre 2019, lors de la première séance plénière de l’ARP présidée par Rached Ghannouchi. © Nicolas Fauqué
L’arrestation du député Yassine Ayari, le 30 juillet, a fait grand bruit dans les colonnes des médias, notamment étrangers. La plupart y ont vu une réaction autoritaire du palais de Carthage, au prétexte que l’élu indépendant, fondateur du mouvement Espoir et Travail, a estimé, sur les réseaux sociaux, que le passage en force opéré par Kaïs Saïed le 25 juillet est « un coup d’État militaire ».
Décrets-lois
La manœuvre du président de la République, selon une interprétation toute personnelle de la Constitution, est effectivement ambiguë ; à la fois légale et illégale, selon la lecture qu’on en fait. En activant l’article 80, qui énonce les mesures en cas de danger imminent pour le pays, Kaïs Saïed a gelé les activités du Parlement, levé l’immunité des députés, démis le chef du gouvernement, s’est arrogé tous les pouvoirs et gouverne par décrets-lois pour une période de trente jours renouvelable.
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