… Et aussi
Publié le 10 janvier 2005 Lecture : 1 minute.
Alexandre de Robert Redford (sorti à Paris le 5 janvier)
Difficile d’expliquer qu’un film du genre péplum hollywoodien, qui a coûté la bagatelle de 150 millions de dollars, est très décevant parce qu’il rate presque tous ses effets. A part, à la fin, un superbe combat au ralenti entre un cheval – le célèbre Bucéphale – et un éléphant, la plupart des scènes de bravoure, malgré la beauté des images, tombent à plat. Une accumulation de batailles filmées comme des jeux vidéos et une série d’affrontements entre des ambitieux et des amoureux contrariés ne suffisent pas à donner de l’épaisseur à un film historique. Ce qu’il manque ? Des personnages, à commencer par le principal, le plus grand conquérant de l’Antiquité, dont les motivations et les sentiments seraient lisibles et crédibles, donc non caricaturés à outrance comme ici. Et surtout une lecture de l’époque, et de ses enjeux politiques, qui donnerait à l’ensemble une cohérence et une profondeur qui font terriblement défaut pour maintenir l’intérêt du spectateur.
Terre et cendres d’Atiq Rahimi (sorti à Paris le 5 janvier)
Nous sommes en Afghanistan, probablement dans les années 1980 pendant la guerre contre les Soviétiques. Un vieil homme, Dastaguir, accompagné de son petit-fils Yassin, attend près d’un pont, dans un magnifique paysage désertique, le passage d’un camion pour rejoindre un site minier. Pendant tout le film, il attendra, ratant, comme par malchance, toutes les occasions de partir vers sa destination. Car il ne sait pas, manifestement, s’il veut vraiment aller jusqu’au bout de son voyage pour rejoindre son fils, à qui il devra expliquer que son village a été bombardé et que sa famille a été décimée. Un premier film d’un réalisateur afghan, donc une rareté, qui réussit, malgré ou grâce à son minimalisme, à évoquer magistralement les atrocités mais aussi la vie quotidienne dans un pays en guerre. Dommage qu’un style par trop esthétisant enlève un peu de sa force à cette fable très attachante.
