Hydrogène : le Maroc à l’heure « H » ?
Doté de ressources considérables en énergies renouvelables, le royaume parie sur ce « carburant du futur » à travers plusieurs projets à visée industrielle, mais s’interroge sur l’opportunité de tout miser sur l’export.
Un an jour pour jour après la signature d’un MoU (mémorandum d’entente) avec l’Allemagne pour le développement de l’hydrogène vert au Maroc, le royaume a paraphé, le 10 juin dernier, un accord avec l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena) afin d’étudier les manières d’impliquer le secteur privé dans ce nouveau secteur. Preuve qu’il veut continuer à miser sur l’hydrogène vert en dépit de sa rupture diplomatique avec l’Allemagne au printemps.
Déjà, en mai 2021, dans le sillage du MoU avec Berlin, l’Institut de recherche en énergie solaire et énergies nouvelles (Iresen) lançait à Benguerir GreenH2, une plateforme fédérant chercheurs, pouvoirs publics et industriels. Parmi eux figurent le français Engie, l’allemand Siemens Energy, les marocains Nareva et OCP, mais aussi Maghreb Oxygène, avec une capacité de production de 1200 mètres cubes par jour (m3/j), ainsi qu’Air Liquide.
Ces deux derniers se partagent 80 % du très modeste marché marocain de l’hydrogène que l’on dit « gris » et non pas « vert ». En effet, cet hydrogène est obtenu grâce à l’électricité du réseau national, qui est encore produite à 79 % à partir d’énergies fossiles. On parle d’hydrogène vert lorsque la source énergétique est renouvelable.
Margarine et turbines
« L’hydrogène vendu dans le pays, principalement par les groupes Afriquia (Maghreb Oxygène) et Air Liquide, est destiné à l’agroalimentaire, pour la confection de margarine par exemple, et à l’industrie, pour refroidir les turbines », détaille Adil Gaoui, président de l’Association marocaine pour l’hydrogène et le développement durable (AMHYD), qui regroupe les entreprises du secteur au sein du patronat (CGEM).
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