Brazza, le grand retour

Publié le 11 janvier 2005 Lecture : 1 minute.

C’est le 14 septembre 2005, pour le centième anniversaire de sa mort à Dakar en 1905, que les restes de Savorgnan de Brazza, mais aussi de son épouse et de ses trois enfants, seront rapatriés et inhumés en grande pompe en plein cur de Brazzaville. Les familles des défunts et le président algérien Abdelaziz Bouteflika ayant donné leur accord, les
dépouilles seront exhumées du cimetière d’Alger où elles sont enterrées, embarquées dans des cercueils à bord d’un avion à destination de Libreville, au Gabon, puis chargées dans un hélicoptère qui devrait suivre les cours de l’Ogooué et de l’Alima jusqu’à Brazzaville.
Le lieu de l’inhumation est hautement symbolique : à côté de la stèle de Mfoa, qui jouxte la mairie de la capitale congolaise, là même où fut décidée, en 1880, la création de la ville, à la suite d’un accord entre les Tekes et le colonisateur français. À la fois explorateur, administrateur et humaniste, Savorgnan de Brazza demeure une figure quasi
mythique au Congo, d’autant que les circonstances de sa mort n’ont jamais été vraiment élucidées. Tout indique qu’il a été la victime d’un poison à retardement administré sur ordre du lobby des compagnies concessionnaires qui commençaient à mettre le pays en coupe réglée. Le rapport d’enquête rédigé par Brazza sur les activités criminelles de ces sociétés largement couvertes par l’administrateur colonial Gentil et par Mgr Augouard, le fameux « évêque des anthropophages » n’a d’ailleurs jamais été déclassifié. Ce rapport dort quelque part à Paris, entre les archives du Quai d’Orsay et celles de l’Assemblée nationale, comme un secret de famille honteux.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires