Aminata Niane

Directrice générale de l’Agence de la promotion des investissements et des grands travaux (Apix)

Publié le 10 janvier 2005 Lecture : 3 minutes.

Surtout, ne dites pas à Aminata Niane qu’elle dirige une agence de promotion des investissements. Elle fera d’abord mine de ne pas relever. Mais ensuite, elle trouvera mille façons de rappeler que le président Abdoulaye Wade a imposé à l’Agence de la promotion des investissements et des grands travaux (Apix) une vision beaucoup plus large, dans le droit fil de sa volonté d’associer le secteur privé au financement des infrastructures et au développement, lesquels constituent, avec la promotion de l’investissement, les trois objectifs de l’Apix.

Jeune Afrique/l’intelligent : Depuis combien de temps l’Apix est-elle opérationnelle ?
Aminata Niane : Elle a été créée en 2000. Tout de suite, il a fallu se mettre au travail, définir la structure et les fonctions, recruter les collaborateurs et créer les outils. Nous avons également pris en charge le guichet unique, auparavant rattaché au ministère de l’Économie et des Finances. Ce bureau étant le premier contact des entrepreneurs étrangers avec le pays, nous nous sommes attachés à le doter de moyens efficaces et à le restructurer pour un meilleur service. En parallèle, il fallait répondre aux premières demandes et accompagner le chef de l’État dans des voyages importants à l’occasion desquels il tenait à présenter sa vision de l’avenir du pays, incluant la promotion des investissements et des infrastructures.

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J.A.I. : Et aujourd’hui, l’Agence a atteint sa vitesse de croisière ?
A.N. : L’Apix emploie une soixantaine de personnes, réparties dans trois départements. La Direction des services aux investisseurs a des fonctions d’information et de promotion, mais aussi d’aide à la création d’entreprises et de simplification administrative, puisque le guichet unique lui est rattaché. Vient ensuite la Direction de la génération d’investissements, comparable à une direction marketing, avec ses chefs de marché, tous chargés d’étudier les débouchés, mais aussi la concurrence pour mieux définir notre compétitivité. Chacun d’eux détient la responsabilité d’un grand secteur, et à chaque secteur correspondent des pays cibles.

J.A.I. : Vous parliez de trois départements…
A.N. : Le troisième, c’est la Direction des grands travaux, chacun d’entre eux étant géré par un chef de projet – terme à interpréter au sens propre, c’est-à-dire industriel. Le chef de projet intervient sur l’ensemble de la chaîne, de la faisabilité, la recherche d’investisseurs… jusqu’à la réalisation. Bien sûr, cela passe par la stratégie de financement et son suivi, y compris dans la recherche des partenariats public-privé. À ce propos, nous avons préconisé un financement public pour chaque projet. Et cette décision n’a pas été prise au hasard : elle résulte des études que nous avons menées. Pour l’autoroute Dakar-Thiès, par exemple, la part de l’État devra être conséquente si l’on veut que le péage reste à un prix acceptable pour les usagers.

J.A.I. : Au sommet, la Direction générale harmonise toutes les actions…
A.N. : Elle est en outre chargée d’une mission fondamentale : l’amélioration de l’environnement des affaires. Dans ce domaine, nous disposons d’un soutien remarquable avec le Conseil présidentiel de l’investissement. Tous les six mois, le président consulte une trentaine d’investisseurs. Grâce à cette structure, il y a eu davantage de réformes en deux ans qu’au cours des vingt dernières années.

J.A.I. : Certains vous accusent de ne vous intéresser qu’à l’étranger…
A.N. : Ce reproche nous a été adressé au début. Il faut savoir que la Direction de la génération d’investissements exerce ses fonctions aussi bien dans le pays qu’à l’extérieur. À l’intérieur, nous recherchons les entreprises qui élaborent un véritable programme, les cadres qui souhaitent créer une activité ou encore les riches commerçants susceptibles d’être associés à notre démarche. Nous tenons également des réunions avec les conseils régionaux pour connaître leurs besoins et les associer à notre travail.

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J.A.I. : Après quatre ans d’activité, quel bilan faites-vous de votre action ?
A.N. : Pour ma part, je consacre beaucoup de temps à l’amélioration de l’environnement des affaires. Pourtant, vu ma formation, je devrais être plus attirée par le marketing que par les réformes. Mais ce travail me passionne, et des indicateurs économiques permettent d’en mesurer concrètement les effets. Notre mission doit avoir un impact sur le social, sur l’emploi, sur le développement du pays. Et j’estime que les premiers résultats sont encourageants.

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