Centrafrique : l’ONU accuse les rebelles, l’armée et ses alliés russes d’exactions

L’ONU s’inquiète d’une aggravation de la situation des droits de l’homme en Centrafrique. Selon un récent rapport, celle-ci est jugée « alarmante » en raison d’exactions commises par les rebelles, les forces gouvernementales et leurs alliés russes.

Un membre de la protection rapprochée de Touadéra, de la société russe Sewa Security, à Berengo, en Centrafrique, le 4 août 2018. © FLORENT VERGNES/AFP

Publié le 4 août 2021 Lecture : 2 minutes.

Entre juillet 2020 et juin 2021, la mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca) « a enregistré 526 cas de violations et d’abus des droits de l’homme et du droit international humanitaire à travers le pays », qui ont « fait au moins 1221 victimes », dont 144 civils, selon un rapport. Parmi ces violations, l’ONU a recensé « des exécutions sommaires et extrajudiciaires, des actes de torture et de mauvais traitements, des arrestations et détentions arbitraires (…) des violences sexuelles liées au conflit et des violations graves aux droits de l’enfant ».

La Coalition des patriotes pour le changement (CPC), une alliance de groupes armés formée en décembre 2020 pour tenter de renverser le régime du chef de l’État Faustin Archange Touadéra et perturber l’élection présidentielle, « est responsable de plus de la moitié des incidents recensés (54%) ». « La CPC a tué et enlevé des civils, lancé des attaques contre des Casques bleus, pillé des locaux d’organisations humanitaires », affirme l’ONU. Le rapport « appelle les groupes armés à cesser toutes leurs attaques sur la population civile, y compris la violence sexuelle et le recrutement d’enfants ».

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« Preuves crédibles »

Les rebelles ne sont pas les seuls à être épinglés par l’organisation onusienne. Celle-ci pointe aussi du doigt la responsabilité des forces armées centrafricaines (Faca), ainsi que de leurs alliés, des « instructeurs militaires russes », qui sont « responsables de 46% des incidents confirmés ».

« Des preuves crédibles (…) indiquent que ces autres membres du personnel de sécurité (…) ont participé activement à des opérations militaires, notamment en arrêtant des suspects et en commettant des traitements inhumains et des actes de torture » et qu’ils « auraient également été impliqués dans des exécutions extrajudiciaires ».

Les forces gouvernementales ont réussi depuis le début de l’année à reprendre aux rebelles les agglomérations et une bonne partie des deux tiers du pays qu’ils contrôlaient depuis plusieurs années, essentiellement grâce au renfort de soldats rwandais et à la présence de centaines de paramilitaires russes combattant à leurs côtés.

Les attaques des rebelles restent néanmoins fréquentes et se sont accentuées ces dernières semaines. Samedi, au moins six civils ont été tués dans le nord-ouest du pays, près de la frontière avec le Cameroun. Treize autres civils avaient aussi été tués fin juillet à 300km au nord de Bangui.

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Avec AFP

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