Les patrons algériens divisés sur le soutien à Bouteflika
Le quatrième mandat d’Abdelaziz Bouteflika divise les grands patrons algériens, qui avaient pourtant soutenu les deux précédents mandats du président.
Le Forum des chefs d’entreprises (FCE), qui regroupe les plus importants patrons algériens, a décidé le 20 février de décaler son assemblée générale extraordinaire (AGE) prévue le 26 février. Faute de consensus entre ses membres, le FCE reporte donc pour la deuxième fois cette AGE dont l’unique ordre du jour est de prendre position sur la prochaine élection présidentielle. L’organisation patronale avait déjà échoué à tenir cette réunion le 10 février, faute de quorum.
Consensus
Ces reports illustrent les divisions au sein de l’association patronale. Son président Réda Hamiani, appuyés par d’autres patrons de grands groupes, soutiens traditionnels de Bouteflika, comme Ali Haddad (ETRHB Haddad) et Kouninef (KOU.G.C), sont pour le quatrième mandat. D’autres chefs d’entreprises préfèrent la prudence d’autant que Bouteflika n’a pas encore annoncé officiellement sa candidature à la présidentielle du 17 avril. « Le Conseil d’orientation stratégique présidé par Brahim Benabdeslam et le Conseil exécutif du FCE sont opposés sur le 4ème mandat », explique une source patronale.
Le FCE avait soutenu les deux précédents mandats de Bouteflika, en 2004 et en 2009. Mais cette fois, le contexte politique est différent en raison de l’absence de consensus au sommet de l’Etat sur le quatrième mandat et des luttes acharnés entre les partisans de Bouteflika et les services de renseignements. « Aucun chef d’entreprise ne peut apporter publiquement son soutien à un autre candidat que Bouteflika par crainte de représailles du clan présidentiel », explique le PDG d’un grand groupe privé. Du coup, les patrons, divisés, manquant de visibilité et préfèrent attendre que Bouteflika déclare officiellement sa candidature, pour se prononcer.
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