Burkina : la ruée vers l’or des jihadistes
Depuis cinq ans, pour se financer, les groupes terroristes font main basse sur les sites d’orpaillage dans des zones où l’État burkinabè est quasi absent. Enquête.
Plus de deux mois après l‘attaque qui, dans la nuit du 4 au 5 juin, a coûté la vie à 132 personnes, Solhan se remet lentement du traumatisme. Cette localité de 10 000 habitants (dont 7 000 orpailleurs selon les autorités locales), située à une quinzaine de kilomètres de Sebba, le chef-lieu de la province du Yagha, dans le nord-est du Burkina, est devenue malgré elle le symbole de la contrebande de l’or à laquelle se livrent deux groupes rivaux : l’État islamique et le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, affilié à al-Qaïda).
Nombre d’experts établissent une corrélation entre l’insécurité et le boom aurifère du pays, qui suscite des convoitises grandissantes. Dans le Nord, l’Est, l’Ouest et le Sud-Ouest, l’insécurité rime avec prolifération de l’exploitation de l’or, contrebande et trafics en tout genre. « L’orpaillage est l’un des secteurs de l’économie par lesquels ces organisations se financent », confirme Rinaldo Depagne, directeur Afrique de l’Ouest à l’ONG International Crisis Group (ICG).
Le orpailleurs considèrent parfois la présence des jihadistes comme une aubaine
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