Quand Naomi Campbell invoque Mandela pour attaquer Jacob Zuma

Pionnière du mannequinat noir dans la mode occidentale, la star britannique accuse l’ex-président Jacob Zuma d’être responsable des émeutes en Afrique du Sud et l’oppose à « Madiba ».

 © Damien Glez

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Publié le 6 août 2021 Lecture : 2 minutes.

Quel tropisme africain a piqué la Britannique d’ascendance jamaïcaine Naomi Campbell pour que celle-ci glisse le doigt entre l’arbre de la justice sud-africaine et l’écorce de la famille Zuma ? Ne fut-elle pas échaudée, au procès de Charles Taylor de 2010, lorsqu’elle dut évoquer les « petits diamants » reçus de l’ex-président du Liberia alors poursuivi pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité ?

Une décennie plus tard, c’est en marge d’une autre actualité politico-judiciaire du continent – sud-africaine, cette fois – que surgit le mannequin. Pas comme témoin, mais comme observatrice, en mode réseau social… « Après votre incarcération, une série de manifestations rassemblées sous la bannière #FreeZuma a éclaté, déclenchant la pire violence et la pire criminalité que l’Afrique du Sud ait connues depuis la fin de l’apartheid », a déploré Naomi Campbell sur Instagram, s’adressant directement à Jacob Zuma.

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Selon le gouvernement sud-africain, ces violencesqui ont éclatées le 9 juillet au Kwazulu-Natal, au lendemain de l’incarcération de l’ancien chef d’État– ont fait un total de 330 morts.

Manifestement prolixe sur le sujet, le mannequin regrette que cette Afrique du Sud ne soit pas celle dont elle se souvient et « pour laquelle des millions de Sud-Africains se sont battus ». Elle déplore le comportement de l’ancien président ayant « tout fait pour éviter d’avoir à traiter » les allégations de corruption « face aux tribunaux ».

Mandela, son « grand-père »

Prévisibles furent la contre-attaque et son argument massue. C’est Jabu Zuma, l’une des filles du prévenu, qui est montée au créneau, dénonçant le « manque de qualification » supposé du mannequin étranger pour apprécier la situation politique et judiciaire de l’Afrique du Sud.

Chaque jour où vous défiez les tribunaux et alimentez la division, vous faites un pas en arrière par rapport à la vision de Madiba »

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Décidément bavarde, Naomi Campbell développe dans son post : « Chaque jour où vous défiez les tribunaux et alimentez la division, vous faites un pas en arrière par rapport à la vision de Madiba pour la prospérité de l’Afrique du Sud et pour non seulement une justice politique équitable mais aussi une justice économique ». Chef de l’État à sa sortie de prison, Mandela incarne aujourd’hui un destin « miroir » de celui de Zuma, incarcéré, lui, après la présidence…

Le mannequin n’hésite pas à utiliser le surnom du premier président noir d’Afrique du Sud, comme pour enfoncer le clou de sa légitimité supposée à juger la situation de l’Afrique du Sud. Cette familiarité assumée de la Britannique avec la mémoire de celui qu’elle dit considérer aujourd’hui comme son « grand-père » serait justifiée par le fait qu’elle l’a rencontré au début des années 1990 et s’est engagé avec lui dans plusieurs projets humanitaires. Nelson Mandela avait même déclaré, en 1998, que le mannequin faisait « partie de cette génération qui a choisi le monde comme théâtre de ses opérations ». Le blanc-seing d’un ancien président vénéré vaudrait bien quelques piques à un ancien président contesté…

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