Alfred Yaméogo, NSIA : « La sortie d’ECP n’est pas un handicap »

En marge de la 38e assemblée générale de la Fanaf, Alfred Yaméogo, DG de NSIA au Congo-Brazzaville, évoque la santé du groupe d’assurances et son avenir, alors que son principal actionnaire minoritaire a mis ses parts en vente.

Alfred Yameogo dirige NSIA au Congo-Brazzaville. DR

Alfred Yameogo dirige NSIA au Congo-Brazzaville. DR

Publié le 20 février 2014 Lecture : 3 minutes.

Présent à Ouagadougou à l’occasion de la 38e assemblée générale de la Fédération des sociétés d’assurances de droit national africaines (Fanaf), Alfred Yaméogo dirige les deux filiales de NSIA au Congo-Brazzaville. Jeune Afrique décrypte avec ce burkinabè les enjeux de l’assurance en Afrique ainsi que l’avenir du groupe, l’un des deux plus grands acteurs du secteur en Afrique francophone avec une croissance moyenne de 15 % au cours des cinq dernières années. A l’horizon 2017, NSIA – qui détient également plusieurs banques dont la BIAO en Côte d’Ivoire – veut devenir le premier groupe africain de bancassurance. 

Propos recueillis à Ouagadougou par Nadoun Coulibaly

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Jeune Afrique : Comment se porte NSIA en Afrique?

Alfred Yaméogo : NSIA se porte très bien. En 2015, nous célébrerons notre 20e anniversaire. Fondé en 1995 par un visionnaire de l’assurance africaine, le président Jean Kacou Diagou, le groupe est présent dans douze pays et a été le premier groupe francophone à attaquer le marché anglophone avec des filiales au Nigeria, au Ghana… Notre ambition est de bâtir à l’horizon 2017 le premier goupe de bancassurance capable d’offrir des produits innovants aux populations, comme le produit-obsèques (NAF) qui permet aux familles d’anticiper les cas de décès ou NSIA-Hospi, qui permet la prise en charge des cas graves de maladies.

En assurances, le groupe a réalisé un chiffre d’affaires de 140 milliards de FCFA (213,4 millions d’euros) en 2013. Au cours de cinq dernières années, la croissance moyenne a été de 15%. Nous prévoyons d’ouvrir des filiales en Afrique de l’Est où des contacts sont déjà noués.

Nous voulons développer le pôle bancaire du groupe à l’image de la branche assurance

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Et en Afrique de l’Ouest, particulièrement au Burkina Faso ?

NSIA s’installera au Burkina Faso et au Niger. Cela ne saurait tarder. La RD Congo, un grand marché en Afrique centrale, nous intéresse aussi. La vision du groupe est d’être partout en Afrique. 

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Prévoyez-vous des acquisitions ?

Absolument ! Nous l’avons fait déjà au Nigeria en rachetant ADIC, détenue alors par Diamond Bank. Si des opportunités de rachat de compagnies se présentent sur certains marchés, nous le ferons. 

Quelles sont les autres priorités du groupe NSIA ?

Nous voulons développer le pôle bancaire du groupe à l’image de la branche assurance. Le groupe a déjà des banques en Côte d’Ivoire et en Guinée Conakry. Cela va se poursuivre dans les pays où NSIA est présent.

Quelle place accordez-vous à la microassurance ?

Beaucoup de sociétés ont mené des expériences concluantes avec des opérateurs télécom pour distribuer leurs produits d’assurance. Il faut réadapter les produits et l’approche commerciale pour toucher le secteur informel africain. C’est le créneau offert par la microassurance. De même,  l’assurance agricole est en train d’être explorer. En Côte d’Ivoire, des assureurs couvrent ce type de risques. Cela pourrait se faire au Burkina avec le coton qui fait vivre près de 3 millions de personnes de sorte qu’en cas de mauvaises récoltes, les paysans n’aient pas de revenus négatifs.

NSIA reste un groupe solide. La sortie  d’ECP était prevue

Comment voyez-vous l’avenir du groupe alors que votre principal actionnaire minoritaire, le capital-investisseur Emerging Capital Partners (ECP) a mis ses parts en vente ?

Je pense qu’il y a beaucoup de spéculations sur la sortie d’ECP qui a eu le mérite en entrant dans le capital du groupe en 2008 de battre en brèches les théories afro-pessimistes. ECP a investi dans le groupe en raison de son potentiel, de sa très bonne gouvernance. 

Il vend car ce n’est plus le cas ? 

Absolument pas ! NSIA reste un groupe solide. La sortie  d’ECP était prevue. En prenant 25 % de parts dans l’actionnariat, il a permis au groupe de se développer et de créer de nouvelles filiales. Cela a permis à NSIA de se déployer dans des pays qu’il n’aurait pas pu atteindre en si peu de temps. La Proparco, institution financière de développement, appuie également le groupe. Aujourd’hui ECP est certes en train de sortir. Mais je vous dirai qu’il y a d’autres investisseurs qui tapent à la porte.

Lesquels ?

Il est trop tôt pour en parler. Les négociations sont en cours. Je laisse le soin au president de la holding de l’annoncer. Je pense que le départ d’ECP n’est un handicap pour le groupe NSIA.

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