Mali : que s’est-il passé dans le cercle d’Ansongo ?
Une série d’attaques a causé la mort d’au moins une cinquantaine de personnes, ce dimanche 8 août, dans le cercle d’Ansongo (région de Gao), au Nord du Mali. Dans cette zone dite des « trois frontières », les civils sont de plus en plus ciblés.
Peu avant la tombée du jour, ce dimanche 8 août, une série d’attaques a ensanglanté les villages d’Ouattagouna, Karou, Dirga et Daoutegueft, dans le cercle d’Ansongo. Aux environs de 18 heures, des hommes armés, dont on ignore le nombre, sont arrivés à moto et ont ouvert le feu sur des civils dans ces quatre localités du Nord, situées aux abords du fleuve Niger.
Selon la direction de l’information et des relations publiques des Armées maliennes (Dirpa), la salve d’attaques a fait au moins 49 morts. On dénombre ainsi 21 personnes tuées dans la localité de Karou, sept à Dirga, sept à Daoutegueft et 14 à Ouattagouna, selon des patrouilles des Forces armées maliennes (Famas) envoyées sur les lieux afin d’y mener des opérations de ratissage et de sécurisation.
« Les victimes sont surtout des hommes, mais on compte aussi quelques enfants », confie une source militaire. Un bilan provisoire, à l’heure où de nombreux blessés sont encore pris en charge au Centre de santé de référence d’Ansongo, à un peu plus de 75 kilomètres au nord d’Ouattagouna.
Plus important massacre de civils de 2021
Avec 49 morts, cette série d’attaques constitue le plus important massacre de civils qu’ait connu le Mali en 2021. Dans le cercle d’Ansongo, les attaques visent généralement les forces de sécurité et les représentants de l’État, plus que les civils.
« Un massacre de cette ampleur perpétré sur des civils est inédit dans la zone, même si on relève de nombreux actes de banditisme dans le cercle d’Ansongo », pointe Héni Nsaibia, chercheur au sein de l’Armed Conflict Location and Event Data Project (Acled). Des actes de banditisme, mais aussi des enlèvements.
S’il soupçonne les populations d’avoir collaboré, on peut imaginer que l’EIGS ait répliqué »
Mais depuis le début de 2021, les violences contre les populations se sont multipliées dans la zone dite des « trois frontières ». Il y a un peu plus de deux mois, de l’autre côté de la frontière, le Burkina Faso faisait face à l’attaque la plus meurtrière du pays depuis le début des violences en 2015. Dans la nuit du 4 au 5 juin, entre 132 et 160 civils -le bilan officiel est contesté- ont perdu la vie dans une attaque menée par des groupes armés.
Représailles
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