Mali : la tragédie d’Ansongo, au-delà de l’émotion
Après le massacre d’une cinquantaine de personnes, le 8 août, dans quatre localités à la frontière avec le Niger, la définition d’une stratégie de lutte plus cohérente s’impose.
![Convoi de l’armée nigérienne se dirigeant vers la ville d’Ansongo, dans le nord du Mali, le 29 janvier 2013. © Kambou Sia / AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2021/08/12/jad20210812-tribune-mali-ansongo.jpg)
Convoi de l’armée nigérienne se dirigeant vers la ville d’Ansongo, dans le nord du Mali, le 29 janvier 2013. © Kambou Sia / AFP
![ibrahim maiga© DR ibrahim maiga
© DR](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=80,height=80,fit=crop/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2021/08/12/jad20210812-tribune-mali-ibrahimmaiga.jpg)
-
Ibrahim Maiga
Spécialiste des questions de sécurité et de gouvernance, auteur de « Répondre à l’insécurité dans le Liptako-Gourma », publié en mars 2021.
Publié le 12 août 2021 Lecture : 4 minutes.
Une cinquantaine de morts, tel est le bilan provisoire des attaques qui ont ciblé les localités de Karou, Ouatagouna, Dirga et Daoutegueft, dans le cercle d’Ansongo [Gao, dans le nord du Mali]. Cette énième tragédie vient nous rappeler la triste réalité : celle d’un pays instable depuis une décennie, qui peine à se reconstruire et où les populations vivent dans la peur permanente – ce que brouhahas politiciens et controverses improductives ont tendance à nous faire oublier trop souvent.
Qu’il semble loin, le temps où l’on pouvait dormir à la belle étoile entre Gao et Ansongo ! »
Depuis 2015, l’insécurité n’a cessé de s’étendre. Les trois quarts du territoire sont devenus – sauf motif impérieux – des zones formellement déconseillées aux étrangers. En réalité, depuis 2012, des milliers de Maliens sont privés de l’une de leurs libertés fondamentales, celle d’aller et de venir librement. Qu’il semble loin ce temps où l’on pouvait prendre l’autocar à 5 heures à Gao et arriver à 23 heures à Bamako ! Qu’il paraît loin, aussi, ce temps où l’on pouvait dormir à la belle étoile, perdu dans un bled entre Gao et Ansongo ! L’insouciance a laissé place à l’angoisse : celle de croiser sur son chemin des hommes armés non identifiés.
Bien s’informer, mieux décider
Abonnez-vous pour lire la suite et accéder à tous nos articles
![Image](/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=137,height=137,fit=cover/build/2023/images/poool-illustration.png)
Les plus lus
- Bénin-Niger : dans les coulisses de la médiation de la dernière chance
- Au Togo, le business des « démarcheurs », ces arnaqueurs qui monnaient la justice
- Qui entoure Mele Kyari, président de la NNPC, l’État dans l’État au Nigeria ?
- Côte d’Ivoire : Laurent Gbagbo, sur les terres de Simone à Bonoua
- Alafé Wakili : « Aucun pays n’est à l’abri d’un coup d’État »