France : les propositions de François Hollande pour attirer les « talents étrangers »

François Hollande a réuni le 17 février le Conseil stratégique de l’attractivité. Au menu des réformes annoncées pour doper l’attractivité de la France : un « passeport des talents », des fonds d’investissements binationaux ainsi que la simplification des démarches administratives et douanières.

Le président François Hollande à la Conférence économique franco-africaine, le 4 décembre 2013 à Paris. © AFP

Le président François Hollande à la Conférence économique franco-africaine, le 4 décembre 2013 à Paris. © AFP

Publié le 19 février 2014 Lecture : 3 minutes.

Face à la défiance des investisseurs étrangers, le président français, François Hollande, a convoqué le Conseil stratégique de l’attractivité à l’Élysée le 17 février 2014, auquel ont été conviés des dirigeants d’entreprises étrangères. En effet, malgré les réformes lancées depuis 2012 pour rétablir la compétitivité des entreprises et du territoire français, le temps n’est pas à l’autosatisfaction. La Cnuced a ainsi présenté en janvier 2014 un rapport pointant la perte d’attractivité de la France avec une chute des investissements directs étrangers (IDE) de 77% en 2013, ces derniers tombant à 5,7 milliards de dollars. Autre problème, structurel celui-ci : sur un stock d’IDE de 503 milliards d’euros en France, seulement 1 % provient aujourd’hui des pays émergents, contre 70% provenant du continent européen.

La France entend donc insuffler une nouvelle dynamique pour attirer les investissements, notamment ceux en provenance des émergents, et avec eux les entrepreneurs et les entreprises. Pour ce faire, le gouvernement a annoncé une série de mesures destinées à attirer les « mobilités de l’excellence, de la connaissance et de la création ».

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Un fond binational franco-tunisien est prévu en 2014 pour réaliser des investissements conjoints dans des entreprises sur le sol français 

Passeport des talents

Le président français a annoncé la création d’un « passeport des talents » pour séduire « les travailleurs hautement qualifiés, les entrepreneurs et investisseurs, les jeunes diplômés qualifiés, les chercheurs et les artistes étrangers », est-il indiqué dans le document intitulé « Invest in France », présenté le 17 février.

Ce passeport offrira une durée de séjour en France de quatre ans (renouvelable) à ses titulaires et à leur famille. Il devrait être mis en place dès début 2015. Des « visas de circulation de longue durée » pouvant aller jusqu’à 5 ans sont également prévus pour les « talents internationaux » souhaitant séjourner régulièrement et pour de courtes durées sur le territoire français.

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De plus, le gouvernement français souhaite simplifier les démarches pour les étudiants étrangers, en proposant par exemple « une carte pluriannuelle » correspondant à la durée de leurs études, ainsi que l’ouverture d’un « droit de séjour simplifié » pour ceux d’entre eux souhaitant créer leur entreprise en France.

Start-ups

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Durant sa présentation du 17 février, François Hollande a réitéré sa volonté d’encourager l’installation de startups sur le sol français. Ainsi, certaines startups étrangères – répondant à des critères de sélection non précisés – pourront bénéficier du « French Tech Ticket » avec à la clé une aide financière de 25 000 euros, une aide logistique à l’implantation ainsi qu’un accès au « passeport des talents ».

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En outre, pour faciliter et attirer l’implantation de sociétés étrangères, le gouvernement entend mettre en place des programmes de financement et de soutien à leur égard, avec le concours de la Banque publique d’investissements (BPI), le bras financier du gouvernement à destination du secteur privé qui dispose de 22 milliards d’euros d’actifs sous gestion.

Fonds binationaux

Le gouvernement ambitionne ainsi de créer des fonds binationaux, dont un fonds en partenariat avec la Tunisie dès 2014, qui réaliseront des investissements conjoints dans des entreprises sur le sol français. Enfin, pour doper le commerce international, la France compte assouplir et dématérialiser les procédures administratives à la frontière.

Les exportateurs agréés devraient bénéficier dès la fin 2014 de « procédures de délivrance de visas en 48h maximum pour leurs collaborateurs, fournisseurs et clients étrangers », est-il stipulé dans la fiche « Invest in France ».

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