Cameroun : après la prison, la conquête du Nord pour l’opposant Mamadou Mota ?

Six mois après sa sortie de prison, le premier vice-président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition) poursuit l’expansion de sa formation politique dans la partie septentrionale du pays. Mais peut-il ravir ce vivier électoral au parti au pouvoir, qui en a fait son bastion ?

Mamadou Mota, premier vice-président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC). © Afrik Info

Mamadou Mota, premier vice-président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC). © Afrik Info

Franck Foute © Franck Foute

Publié le 12 août 2021 Lecture : 5 minutes.

Ses lunettes aux branches épaisses rappellent l’ancien Premier ministre congolais Patrice Lumumba. C’est pourtant l’ancien candidat écologiste français René Dumont qui représente le mieux son modèle d’homme politique. Comme cet ingénieur agronome aujourd’hui disparu, Mamadou Mota, 42 ans, a fait de la lutte pour l’émancipation des classes sociales défavorisées – dont l’énorme masse de paysans du pays – le socle de son engagement politique.

Aujourd’hui libre de ses mouvements après deux années passées à la prison centrale de Kondengui, Mota est retourné à la politique dans son fief de l’Extrême-Nord. Renforcé par une tournée régionale au cours de laquelle le président du MRC qui l’accompagnait l’a présenté comme son potentiel dauphin à la tête du parti, l’ancien employé de la Sodecoton a repris du galon et relancé ses pérégrinations à travers le nord du pays. Une vaste contrée où Maurice Kamto lui a confié la mission d’étendre l’influence du MRC.

Pour y parvenir, Mamadou Mota a choisi de s’attaquer à la pauvreté, thématique qui rassemble les populations des régions de l’Extrême-Nord, du Nord et de l’Adamaoua. C’est ici qu’on retrouve en effet plus de la moitié des ménages les plus pauvres du pays, pour environ 40 % de l’ensemble de la population camerounaise. « Un pays se développe d’abord par l’agriculture. Très peu y sont parvenus en Afrique. Mais quand un régime décide expressément de n’investir que 5% (1,6 % en réalité, Ndlr) du budget national dans l’agriculture alors qu’elle occupe 70% de sa population, il y a un véritable problème de bon sens et seule la politique peut faire bouger les lignes », vitupère-t-il.

Une lutte disproportionnée face au RDPC

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