Tunisie : le rôle de l’armée dans la crise politique
Le coup de force institutionnel opéré par le président Kaïs Saïed le 25 juillet a été suivi d’une rapide mobilisation des militaires, notamment pour empêcher les députés d’accéder à l’Assemblée. Au point que l’on s’interroge sur le rôle de la grande muette dans l’initiative choc du chef de l’État.
Novice en politique, à la tête d’un régime bancal, Kaïs Saïed a mis du temps à s’imprégner de la fonction présidentielle depuis son investiture, en octobre 2019. Si bien que ses détracteurs trouvaient l’habit de chef de l’État trop grand pour lui.
L’ex-assistant universitaire en droit constitutionnel a surpris tout le monde le 25 juillet en saisissant le sceptre de la Défense pour mobiliser l’armée et mettre en œuvre son coup de force. Cette dernière, qui, historiquement, ne se mêle en principe pas de politique, a été déployée devant l’hémicycle pour empêcher les députés d’y entrer. Et ce sont ses gradés qui sont apparus en plus grand nombre aux côtés du chef de l’État dans la vidéo où il annonce ses décisions choc. De quoi donner le ton.
Kaïs Saïed semble pour l’instant avoir davantage assis sa propre autorité que celle des militaires
Peut-on pour autant parler à ce stade d’un « coup d’État », comme le font notamment le parti à référentiel islamique Ennahdha et son alliée, la coalition Al Karama ? Voire. Kaïs Saïed semble pour l’instant avoir davantage assis sa propre autorité que celle des militaires. Tout en profitant du capital sympathie d’une grande muette idéalisée depuis la révolution.
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