Cameroun : la RSE peine à s’imposer

Si les sociétés camerounaises reconnaissent que la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) peut contribuer à améliorer leur performance économique et financière, très peu la mettent en pratique. Retour sur les résultats d’une enquête menée par l’Institut Afrique RSE, dirigé par Thierry Téné.

Thierry Téné a créé la société A2D Conseil en 2006. © Vincent Fournier/JA

Thierry Téné a créé la société A2D Conseil en 2006. © Vincent Fournier/JA

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Publié le 18 février 2014 Lecture : 2 minutes.

L’Institut Afrique RSE, dirigé par Thierry Téné, a mené une enquête sur les perceptions et pratiques en matière de RSE des entreprises camerounaises (1) en partenariat avec l’Association des gestionnaires des ressources humaines et le Syndicat des industriels du Cameroun (Syndustricam). Cette étude a été conduite auprès de 16 sociétés camerounaises, réalisant ensemble (à l’exclusion des trois qui n’ont pas communiqué leurs données internes) un chiffre d’affaires consolidé de 710 milliards de F CFA (106 millions d’euros) et comptant 20 420 salariés à travers le pays.

Cette enquête montre que la majorité d’entre elles considèrent que la RSE améliore la performance économique et financière d’une entreprise. Elles sont ainsi 92% à reconnaître que la RSE peut accroître le volume d’affaires d’un firme, ont indiqué les auteurs de l’enquête lors d’une présentation organisée à Douala le 13 février.

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« Pas imprégnées »

Pour autant, 73 % des sociétés sondées ne disposent pas d’un service développement durable ou RSE. « Les gestionnaires des ressources humaines (GRH) ne sont pas suffisamment imprégnés de la notion de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) », conclut l’enquête.

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Plus inquiétant, selon les auteurs de cette étude, 57 % des responsables interrogés, notamment les GRH, n’ont aucune idée de l’existence de la norme ISO 26 000 régissant cette pratique. Ils sont à peine 36% à réaliser une enquête de satisfaction auprès des employés de leur entreprise.

Bonnes pratiques

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Pour corriger ces carences, l’institut Afrique RSE prépare un guide sur les bonnes pratiques dans ce domaine, à destination des GRH. Il s’agirait pour les services en charge des ressources humaines d’aider l’entreprise « à passer d’une logique de performance financière à la reconnaissance d’une performance globale qui intègre les attentes de la société et la préservation de l’environnement », a recommandé Manfred Roger Timba, directeur RH et conformité de AXA Cameroun et président l’Association des GRH, lors de la restitution de l’étude.

___ (1) La perception de la responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE) par les gestionnaires des ressources humaines en Afrique : cas du Cameroun

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