Ouaga planche sur l’emploi

Publié le 10 août 2004 Lecture : 2 minutes.

Chaque sommet digne de ce nom a droit à sa cohorte de réunions préparatoires. Celui de l’Union africaine (UA) consacré à l’emploi et à la lutte contre la pauvreté, qui se tiendra à Ouagadougou (Burkina Faso) les 7 et 8 septembre prochain, n’a pas dérogé à la règle. Il a donc fait l’objet d’un minisommet des ministres de l’Économie et des Finances de l’UA, du 2 au 4 août. Tous les grands argentiers du continent se sont déplacés pour élaborer des politiques de promotion de l’emploi et de lutte contre la pauvreté à soumettre aux chefs d’État en septembre.
Mais, comme le souligne un responsable des finances rwandais, « nous sommes vraiment restés dans les grandes lignes et n’avons pas pu aller dans le fond des choses ». La déclaration finale confirme en tous points l’avis du fonctionnaire de Kigali : les décisions prises demandent essentiellement de mobiliser les ressources nécessaires, d’encourager la volonté politique, de diligenter des enquêtes sur la pauvreté et l’emploi, de collecter des fonds et d’initier des programmes pilotes.

Ce peu d’engagement s’explique. Juan Sumavia, directeur général du Bureau international du travail (BIT), présent à Ouagadougou, rappelle que les décisions devront se prendre selon les contextes nationaux. Lutter contre la pauvreté ne peut pas se faire de façon uniforme, explique d’ailleurs le délégué rwandais, tant les différences sont importantes. Lui est ainsi frappé « par le niveau de dénuement sévissant en zone rurale au Burkina ». Et Sumavia d’expliquer que ce sommet est en fait « un cri d’alarme lancé par les dirigeants africains, pour annoncer qu’ils sont décidés à lutter contre la pauvreté en promouvant l’emploi », et prêts à recevoir une aide spécifique, technique ou financière.
Mais plus à accepter le ballet d’experts internationaux prônant des politiques formatées et pas toujours adaptées.
On pourrait toutefois s’étonner que l’emploi devienne soudainement une priorité de la lutte contre la pauvreté, tant le lien entre les deux est évident.
« Mais il ne l’est pas dans les politiques multilatérales », rappelle Sumavia, qui souligne que « la mondialisation actuelle est un système établi par les puissants, pour les puissants ». Le BIT appuie la tenue de ce sommet, parce que, explique-t-il, « la dimension sociale de la mondialisation doit désormais être prise en compte ». Sumavia est certain que, petit à petit, éthique et morale reprendront le dessus dans les règles des échanges internationaux.

la suite après cette publicité

Encore faudra-t-il s’assurer de la concrétisation des décisions qui seront prises en septembre. Des comités nationaux et un continental devraient être créés à cette fin.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires