Présidentielle en Zambie : ambiance fébrile et décompte au coude-à-coude

Le décompte des voix a repris en Zambie vendredi, au lendemain d’un scrutin tendu mais émaillé de peu d’incidents. Le président sortant et son opposant historique sont annoncés au coude-à-coude.

Des partisans du président zambien Edgar Lungu dans les rues de Lusaka, en Zambie, le 10 août 2021. © Tsvangirayi Mukwazhi/AP/SIPA

Des partisans du président zambien Edgar Lungu dans les rues de Lusaka, en Zambie, le 10 août 2021. © Tsvangirayi Mukwazhi/AP/SIPA

Publié le 13 août 2021 Lecture : 2 minutes.

Les résultats de la présidentielle, mais aussi des législatives et municipales dans ce pays à l’économie plombée – la Zambie est le premier État du continent à faire défaut sur sa dette dans la foulée de la pandémie de coronavirus -, devront être connus d’ici dimanche soir.

L’écart entre le président sortant Edgar Lungu, 64 ans, et son infatigable rival qui se présente pour la sixième fois, Hakainde Hichilema, 59 ans, n’était que d’un peu plus de 100 000 voix en 2016. Il pourrait être encore plus serré, croient savoir les sondeurs.

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Jeudi, les électeurs se sont mobilisés paisiblement, faisant parfois très longtemps la queue pour exprimer leur choix. Dans ce pays riche en mines de cuivre, les difficultés économiques et la forte inflation semblent avoir entamé le soutien à Edgar Lungu – accusé de se montrer de plus en plus inflexible depuis son arrivée au pouvoir.

Violences

Des violences ont été signalées dans la province du Nord-Ouest, un bastion d’Hichilema, où deux personnes dont un responsable du parti au pouvoir, le Front patriotique (PF), ont été tuées, a annoncé le président jeudi soir, accusant le parti de son rival, le Parti uni pour le développement national (UPND). La commission électorale zambienne a ouvert une enquête sur ces violences et ce meurtre, dont l’UPND s’est distancié, accusant le pouvoir de tenter ainsi de faire diversion. Le PF avance aussi que certains de ses partisans ont été agressés et chassés des bureaux de vote dans le sud du pays.

Edgar Lungu, qui avait déployé l’armée au début du mois pour renforcer l’ordre pendant la période électorale après des violences sporadiques, a annoncé le renfort d’effectifs militaires dans trois provinces. L’opposition craint que le président n’exagère l’ampleur de la violence et de l’instabilité dans les régions d’opposition pour justifier l’invalidation de résultats.

D’importantes perturbations d’accès aux réseaux sociaux, constatées jeudi notamment dans la capitale Lusaka, et coïncidant avec le moment du vote de Hakainde Hichilema – surnommé « HH » ou « Bally », terme affectueux désignant un aîné – suscitent aussi l’inquiétude.

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Mise en garde

Le scrutin s’est poursuivi longtemps après la fermeture des bureaux de vote prévue jeudi à 18 heures, pour faire voter tous ceux qui étaient déjà installés dans la queue. Jusqu’à 3 heures du matin, dans certains endroits, a précisé la commission électorale. Des dépouillements partiels seront annoncés régulièrement jusqu’à dimanche soir quand tous les bulletins devraient être comptés.

Edgar Lungu a déjà laissé entendre que les violences du jour de l’élection avaient « empêché », dans trois provinces, les élections d’être « libres et équitables ». Les résultats à Lusaka, bastion traditionnel du parti au pouvoir qui concentre 3,3 millions de Zambiens, et dans la province centrale de Copperbelt, essentielle à l’économie du pays avec ses mines de cuivre, sont particulièrement scrutés, pouvant faire basculer l’élection.

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Les observateurs, zambiens et internationaux, ont mis en garde contre d’éventuels troubles lorsque les résultats seront connus. « Le véritable test sera dans le processus de comptage », a commenté l’économiste zambien indépendant Trevor Simumba.

Avec AFP

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